mercredi, janvier 15

Près d’un an après le rachat de Konbini par le groupe DC Company, ses fondateurs, Lucie Beudet et David Creuzot, ont annoncé, mardi 14 janvier, lâcher les commandes du média, une décision indépendante, selon eux, des licenciements récemment dénoncés par la rédaction.

« C’est avec émotion que nous vous annonçons, après dix-sept années extraordinaires, quitter les opérations chez Konbini », pionnier des médias en ligne prisé des 15-35 ans, a déclaré le tandem d’entrepreneurs, cité dans un communiqué.

Ils « continueront à travailler sur des projets stratégiques avec Konbini » comme conseillers et préparent un nouveau projet pour le deuxième trimestre 2025, explorant les enjeux liés à l’humain et à la technologie, est-il précisé.

Cette annonce survient dans un climat social tendu pour le média, racheté en février 2024 par le groupe de médias numériques DC Company (Le Gorafi, Herstory, etc.) et dont Lucie Beudet et David Creuzot restent actionnaires.

Vendredi, la société des journalistes de Konbini a dénoncé « un vaste plan de licenciements concernant un quart de la rédaction », soit huit salariés, dont sept journalistes, une « saignée » qui s’ajoute, selon elle, à de nombreux départs non remplacés depuis la cession du média par la famille Perrodo, propriétaire de la compagnie pétrolière Perenco.

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Un départ décorrélé des licenciements

Dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP), Lucie Beudet et David Creuzot ont insisté sur le fait que leur départ était décorrélé de ces licenciements, invoquant « une démarche de transmission préparée de longue date » et de « nouvelles aspirations personnelles ».

Konbini emploie actuellement 120 personnes, contre 175 revendiqués lors du rachat, dont une trentaine de cartes de presse, a détaillé à l’AFP le fondateur de DC Company, Geoffrey La Rocca. Le dirigeant conteste toutefois le fait qu’« un quart de la rédaction » soit amputé, « quasiment 80 personnes » (cartes de presse ou non) travaillant, selon lui, sur les contenus (hors publicité). Les huit postes supprimés concernent le site Internet de Konbini, dont le trafic a « baissé de 50 % sur deux ans », détaille-t-il.

L’idée est de « concentrer nos efforts sur les activités à forte croissance », soit « la création de contenus sur les plateformes » sociales où Konbini compte « 10 millions de vues par jour », contre « 5 millions de visiteurs par mois » pour son site, fait valoir M. La Rocca. Rentable, Konbini doit plus de la moitié de ses revenus au brand content (production de contenus pour des marques). Il n’est toutefois « pas question d’arrêter le site Internet », assure M. La Rocca.

Le Monde avec AFP

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