dimanche, mai 19
La chanteuse Aya Nakamura arrive à la cérémonie des Flammes, le jeudi 25 avril 2024, à Paris.

La chanteuse Aya Nakamura est la grande gagnante des Flammes 2024, cérémonie qui récompense les artistes des musiques dites « populaires », soit le rap, le R’n’B, l’afrobeat ou le dancehall. Jeudi 25 avril, au Théâtre du Châtelet, à Paris, l’autrice de Djadja a remporté trois prix, ceux de l’artiste féminine de l’année, de l’album nouvelle pop pour son quatrième disque, DNK, et celui du rayonnement international.

La musicienne, qui est pressentie pour chanter Edith Piaf à l’ouverture des Jeux olympiques 2024 et dont l’évocation du nom a suscité tant de débats en mars, a tenu lors de la remise de son troisième prix à remercier son public et tous ceux qui lui ont manifesté des marques de soutien : « J’en profite pour vous dire que je reçois tout l’amour malgré les polémiques, malgré les critiques. » La deuxième édition des Flammes promettait d’être politique, et ce fut le cas.

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Elle l’a été tout d’abord à travers la présence et la prestation scénique d’Aya Nakamura, qui a ouvert la cérémonie des Flammes avec un medley de ses morceaux Baby, Beleck, Pookie et Hypé, et le discours de l’humoriste Waly Dia, qui a vilipendé la nouvelle ministre de la culture, Rachida Dati. Celle-ci s’était abstenue de venir à la cérémonie : « Elle n’est pas là ?, a demandé le comique. Tant mieux, on l’a trop vue. Les médias rap n’ont pas arrêté de l’inviter. C’est vrai qu’elle a de la street cred [connaissance de la rue qui permet de prétendre à une carrière de rappeur gangsta] ! Elle a fait partie du cartel de Sarkozy, maintenant elle est dans le Macron game. Faut pas lui faire confiance. On l’a vue chez “DVM” [émission rap sur Twitch], chez “Planete Rap”, si ça se trouve ce sera la méchante dans la saison 3 de “Validé” [série de Canal+ qui raconte le milieu du rap] ! »

Puis il a improvisé un rap la mettant en scène, et d’avertir le public : « On sait très bien que la plupart des politiques n’en ont rien à faire de notre culture. Soit ils la méprisent, soit ils l’utilisent pour faire passer des rappeurs pour des dangers… Je vous rappelle que, dans le gouvernement, il y a plus de quarante affaires judiciaires en même temps. Dans tout le rap game, il y a moins de gens sous enquête qu’à l’Elysée. C’est qui les méchants ? »

Absence de nombreux récompensés

Et de défendre Aya Nakamura. « Ils disaient : “C’est une honte, elle ne parle même pas français.” Quand c’était les Daft Punk qui étaient pressentis, personne n’a dit : “C’est une honte, ils ne chantent qu’en anglais.” » Ce premier moment fort de la cérémonie, qui a été gâchée par des cafouillages techniques et par l’absence de nombreux artistes auxquels des prix devaient être remis (Ninho pour le morceau performance rap de l’année, Kalash pour le morceau d’inspiration caribéenne, Hamza pour l’album Spotify de l’année, SDM pour le morceau de l’année, ou Tiakola pour le duo de l’année avec l’Anglais Dave…), a été suivi de nombreuses autres prises de parole politiques, liées à l’actualité nationale ou internationale.

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