C’est un passe-temps encore souvent associé aux hommes. Pourtant, la Suisse a enregistré un nombre croissant de chasseuses ces dernières années, rapporte la Neue Zürcher Zeitung. D’après les statistiques fédérales, elles étaient 355 en 2014, contre 1 443 aujourd’hui. Et “depuis 2024, elles ont même constitué leur propre communauté : Diana Helvetia”.
Ronja Stöckli fait partie de ces passionnées. À 33 ans, elle détient un permis de chasse depuis deux ans. Elle a découvert la chasse par l’intermédiaire de son mari, et est aujourd’hui “responsable de la communication pour ChasseSuisse, la fédération de chasse en Suisse”, comme elle le confie à la NZZ.
Il y a quelques années, la trentenaire exerçait en tant que kinésithérapeute et “a réalisé une partie de sa formation en service de soins intensifs. Là, elle a pris conscience que la mort faisait partie de la vie”, relate le quotidien suisse germanophone. “En tant que chasseuse, je fais partie d’un tout, explique Stöckli. Cette responsabilité, c’est quelque chose de merveilleux. C’est un privilège.”
Une conception qui l’amène à s’intéresser à la chasse, mais aussi “à l’ensemble des connaissances sur la forêt et à l’écologie, l’entretien du domaine de chasse et des haies, le travail avec les chiens”. Mais peut-on pour autant en déduire que sa vision est partagée par toutes les chasseuses ?
Une pratique en conscience
Comme le souligne la Neue Zürcher Zeitung, “les résultats d’une enquête menée auprès de chasseuses suédoises” montrent l’importance qu’elles accordent à des “sujets comme le développement durable, la proximité avec la nature et l’autosuffisance”. Dans cette optique, à l’image de nombreuses autres chasseuses, Ronja Stöckli “ne consomme presque que de la viande d’animaux qu’elle a elle-même abattus. C’est plus honnête que d’acheter de la viande d’élevage”, estime-t-elle.
Quant à savoir si les femmes tuent différemment des hommes, la jeune chasseuse déclare “que d’après ce que rapportent les chasseuses allemandes, le nombre de coups tirés correspond au nombre d’animaux tués. Les hommes sont peut-être plus enclins à prendre des risques, pense-t-elle. Ou alors ils ne connaissent pas bien leurs limites.” Elle-même assure vouloir limiter au maximum la souffrance animale. Et “quand ce n’est pas 100 % OK pour moi, je laisse l’animal partir”, affirme-t-elle au journal suisse.
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