mercredi, janvier 15

La lumière au bout du tunnel est peut-être proche. Les familles d’otages retenus à Gaza retiennent leur souffle alors qu’un accord de cessez-le-feu semble à portée de main.

Le président américain Joe Biden avait déclaré en début de semaine qu’un accord de trêve était « sur le point » d’être conclu. Les négociations entre le Hamas et Israël se poursuivent à Doha, au Qatar.

Gilad Korngold, dont le fils Tal Shoham est otage du Hamas à Gaza, attend toutefois le retour des captifs pour y croire. »J’attends simplement de voir si c’est quelque chose de réel », assure-t-il à Euronews, en marge d’une conférence de presse des familles d’otages, mardi à Bruxelles.

Sept membres de sa famille ont été kidnappés par le Hamas le 7 octobre.

Six d’entre eux ont été libérés le 25 novembre pendant la trêve négociée par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Son fils, lui, est toujours captif à Gaza.

Espoir ou mirage ?

« Nous avons vécu tellement de déceptions que je dirais que je le croirai quand je le verrai », explique Udi Goren.

Son cousin Tal Haimi, 42 ans, a été pris en otage et emmené à Gaza alors qu’il combattait les terroristes du Hamas qui attaquaient le kibboutz de Nir Yitzhak. 68 jours après le déclenchement de la guerre, sa famille a été informée qu’il avait été assassiné le 7 octobre. Elle se bat depuis pour la restitution de son corps pour l’enterrer dignement.

« Nous attendons avec douleur et anxiété son retour pour être enterré dans le kibboutz que nos grands-pères ont construit, là où il est né, où il a été élevé, où il a choisi de fonder une famille et là où il a finalement été tué », déclare Udi Goren à Euronews.

Selon une version de l’accord en cours de négociations préparé par les médiateurs, le Hamas pourrait libérer 34 otages en échange de prisonniers palestiniens pendant la première phase d’un accord de cessez-le-feu, selon les médias israéliens.

« Nous savons que l’accord serait par étapes, ce qui signifie que Tal ne serait certainement pas libéré de sitôt », ajoute Udi Goren.

Sur les 251 otages, 94 personnes seraient toujours en captivité à Gaza, dont 34 seraient mortes, selon le gouvernement israélien.

Donald Trump

Sur son téléphone, Yotam Cohen, 23 ans, fait défiler les photos de son petit frère Nimrod Cohen, 20 ans, un soldat israélien capturé par le Hamas le 7 octobre alors qu’il était posté à la frontière avec Gaza.

Yotam espère que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fera pression sur le gouvernement israélien pour mettra fin à la guerre et donner un coup d’accélérateur à la libération des otages.

« Trump a déclaré publiquement qu’il voulait la paix au Moyen-Orient, et je pense qu’il comprend que Bibi (Benjamin Netanyahu, ndlr) est en train de faire une impasse et que le gouvernement israélien prolonge intentionnellement la guerre », déclare-t-il à Euronews.

Donald Trump « veut avoir un front tranquille au Moyen-Orient pour se concentrer sur la reconstruction de l’Amérique », estime-t-il.

« Ils devraient avoir honte »

Certaines figures de l’extrême droite israélienne telles que le ministre israélien Bezalel Smotrich, sont vent debout contre tout accord de cessez-le-feu à Gaza.

« Je leur dirais seulement qu’ils devraient avoir honte. Par coïncidence, ils se considèrent religieux. Le judaïsme est une question de compassion. (…) Le judaïsme est une question de communauté et de confiance en la communauté. Et c’est tout le contraire », dénonce Udi Goren.

Union européenne

Les familles comptent également sur l’Union européenne pour faire pression sur les parties afin de parvenir à un accord et de garantir son application.

« Tal (Haimi) est également un citoyen roumain, et nous attendons de l’Union européenne qu’elle fasse partie de la solution et qu’elle soit claire sur la nécessité de suivre chaque étape et de ramener chaque otage chez lui », déclare Udi Goren.

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