Plusieurs agences fédérales américaines ont attribué à l’Iran, lundi 19 août, le piratage informatique subi récemment par la campagne du candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, Donald Trump.
« Nous avons constaté des activités plus agressives de l’Iran durant ce cycle électoral », disent dans un communiqué conjoint la police fédérale (FBI), le bureau de la directrice du renseignement national (ODNI), et l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA). « Cela comprend les activités rapportées récemment visant à compromettre la campagne de l’ex-président Trump, et que la communauté du renseignement attribue à [la République islamique] », précisent-ils.
Le renseignement américain estime en outre que des agents iraniens ont tenté de contacter des « individus avec un accès direct aux campagnes présidentielles des deux partis ».
L’équipe de campagne de Donald Trump avait affirmé, le 10 août, avoir subi un piratage, accusant des « sources étrangères » d’avoir fait filtrer des communications internes et un dossier sur J. D. Vance, le colistier du candidat du « Grand Old Party ». Elle avait déjà insinué à ce moment-là que l’Iran était à la manœuvre, le média spécialisé Politico ayant auparavant rapporté avoir reçu des e-mails contenant des informations sur la campagne du républicain de la part d’une source qui a refusé de s’identifier.
Le 13 août, l’équipe de campagne de Kamala Harris avait également déclaré avoir été la cible de pirates informatiques étrangers.
« L’Iran cherche à semer la discorde »
Une équipe de Google chargée de l’analyse des menaces en ligne avait ensuite confirmé qu’un groupe de pirates informatiques affilié à l’Iran, APT42, ciblait les campagnes des deux candidats en s’attaquant aux comptes de messagerie personnels de leurs collaborateurs mais aussi en rentrant en contact avec eux en se faisant passer pour des journalistes. Le groupe APT42 est associé aux gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, d’après Google.
Microsoft avait aussi publié le 9 août un rapport montrant que l’Iran multipliait ses efforts pour perturber l’élection américaine du 5 novembre, à coups de faux sites d’information, cyberattaques et piratages.
« L’Iran cherche à semer la discorde et à saper la confiance dans nos institutions démocratiques », dénoncent le FBI, l’ODNI, et la CISA dans leur communiqué.
Washington a des « outils pour faire rendre des comptes à l’Iran »
Les Etats-Unis avaient averti l’Iran, le 12 août, sur les conséquences d’une ingérence dans l’élection présidentielle américaine, affirmant posséder « un certain nombre d’outils pour faire rendre des comptes à l’Iran », et ne pas hésiter « à les utiliser ».
« Cette approche n’est pas nouvelle. L’Iran et la Russie ont employé ces stratagèmes non seulement aux Etats-Unis (…) mais dans d’autres pays à travers le monde », affirment-ils.
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En 2016, des e-mails du Parti démocrate avaient également été piratés, la fuite mettant notamment au jour des échanges internes concernant Hillary Clinton, la candidate qui a affronté Donald Trump. Le milliardaire, vainqueur de l’élection présidentielle cette année-là, avait été critiqué pour avoir encouragé ce piratage de données attribué à la Russie.
Le renseignement américain avait conclu par la suite que la Russie avait influencé l’élection de 2016 en faveur de Donald Trump, ce que le républicain rejette.