jeudi, octobre 24

Grâce aux nombreux concerts, conjugués à la croissance des revenus du numérique, les droits collectés pour les artistes à travers le monde ont augmenté de 7,6 %, pour atteindre un nouveau record de 13,1 milliards d’euros en 2023, selon l’étude annuelle publiée jeudi 24 octobre par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac), le premier réseau mondial des sociétés d’auteurs.

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« Ces cinq dernières années, les sociétés membres de la Cisac ont collecté 3 milliards d’euros de plus pour les auteurs et ayants droit », a souligné son directeur général, Gadi Oron. Cette embellie s’explique par le bond du streaming par abonnement ces dernières années, qui semble arriver à maturité.

Le numérique, qui avait dépassé le secteur de la télévision et de la radio en 2022 pour s’imposer comme la première source de revenus des créateurs, représente désormais 35 % des droits collectés, contre 30 % pour la télé et radiodiffusion – un secteur désormais en baisse – et 25 % pour le live, qui, lui, poursuit sa robuste reprise dans le monde.

L’étude souligne que les sommes collectées ont augmenté « dans toutes les régions, surtout en Amérique latine », notamment au Brésil et au Mexique. Avec des revenus en hausse de 8 %, l’Europe occidentale concentre à elle seule 50,9 % des collectes mondiales.

« Cri d’alarme »

Une nouvelle fois, la Cisac rappelle à quel point le streaming, malgré sa croissance, n’est pas le nirvana pour les artistes : « L’immense majorité des créateurs affirme que le streaming ne peut pas permettre de faire carrière ni de gagner sa vie », note l’étude.

Plus de 11 500 artistes, dont Björn Ulvaeus d’ABBA, président de la Cisac, ont signé, mardi 22 octobre à Los Angeles (Californie), une pétition contre l’utilisation de leurs créations dans le but d’alimenter les algorithmes de l’intelligence artificielle (IA). Le chanteur suédois enfonce le clou au nom de la Cisac : « Je suis un utilisateur et un grand fan des outils d’IA. J’ai toujours été convaincu qu’on ne pouvait qu’adhérer aux nouvelles technologies et qu’il était vain d’essayer de les arrêter, mais il y a un grand “mais” : cela ne doit jamais se faire au prix d’un compromis sur les droits des auteurs et sur les droits de l’homme. »

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D’après lui, les dernières études menées en France, en Allemagne et en Australie, qui prévoient d’importantes pertes de revenus des créateurs en raison de l’IA, constituent « un cri d’alarme pour (…) tous ». A ses yeux, « un environnement d’IA mal réglementé peut annihiler la carrière de nombreux artistes. Il pourrait s’agir du prochain Paul McCartney ou de la prochaine Taylor Swift ».

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