Les députés ont voté, mercredi 17 décembre, la prolongation de l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, une technologie sécuritaire controversée testée pendant les Jeux olympiques de Paris. Terminée depuis mars 2025, cette expérimentation doit reprendre jusqu’au 31 décembre 2027.
Demandée depuis longtemps par plusieurs acteurs, dont le gouvernement, cette reconduction a été intégrée au projet de loi sur l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2030, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, où le vote sur l’ensemble du texte est attendu le 6 janvier.
La vidéosurveillance algorithmique (VSA) est une technologie qui analyse les flux des caméras de vidéosurveillance pour détecter certains événements prédéfinis. Plusieurs technologies sont développées aujourd’hui par des entreprises françaises, dont la détection automatique de mouvements de foule, d’intrusions en zone interdite, de personnes au sol ou encore de départs de feu.
Ce nouveau projet de loi ne contient pas, en la matière, de grandes nouveautés, et se contente principalement de changer les dates de l’expérimentation dans la loi JOP 2024 qui l’instituait.
Un bilan mitigé
Certains députés ont relevé les résultats mitigés des expériences conduites pendant la période des Jeux de Paris. Un rapport rédigé par un comité d’évaluation publié en janvier 2025 avait, en effet, jugé sévèrement l’efficacité de certaines technologies, et questionné l’intérêt opérationnel réel de la VSA en matière de sécurité publique.
Mais il ressortait également du texte un important manque de données pour pouvoir réellement conclure sur l’utilité de ces outils. Le dispositif « n’a pu être mis en œuvre que sur des périodes brèves liées aux grands événements et (…), pour l’essentiel, une seule solution d’intelligence artificielle a pu réellement être testée », note d’ailleurs le rapport de la commission des lois du Sénat sur le projet de loi sur l’organisation des Jeux olympiques d’hiver. Lors des débats à l’Assemblée nationale, la ministre des sports, Marina Ferrari, a défendu le « besoin » de récolter « davantage de données ».




