mercredi, décembre 4

Certaines personnes se mettent en couple tout en vivant séparément. Si ce mode de vie est souvent associé aux jeunes personnes, il est aussi adopté par les personnes âgées de plus de 60 ans. Et cela est même synonyme pour cette classe d’âge d’un meilleur bien être mental, selon une étude britannique menée par l’université de Lancaster et l’University College de Londres et publiée ce mardi 3 décembre.

« Les personnes de plus de 60 ans apprécient de vivre dans des foyers différents tout en maintenant une relation intime et stable entre elles, ce qui, selon l’étude, profite à leur santé mentale », résume l’université de Lancaster.

« Jusqu’à présent, on pensait que les relations intimes étaient plus populaires chez les jeunes et que les personnes âgées avaient tendance à préférer des types de relations plus ‘conventionnelles’ comme le mariage et la cohabitation. L’étude met en lumière une nouvelle image des relations intimes chez les adultes plus âgés », est-il avancé.

Un « équilibre subtil entre l’union intime et l’autonomie individuelle »

Les femmes célibataires de plus 60 ans ont 10 fois plus de probabilités de s’engager dans un « couple non-cohabitant » plutôt qu’une cohabitation ou un mariage. Quant aux hommes du même âge, ils ont 10 fois plus de probabilités de s’engager dans un « couple non cohabitant » plutôt qu’un mariage et 20 fois plus qu’une cohabitation.

Selon l’étude, ce mode de vie offre une « option équilibrée aux personnes âgées » avec une moindre exposition au « risque ». De nombreux adultes plus âgés préfèrent vivre séparément notamment pour éviter un « découplage » complexe, soit les déménagements, la division des biens, les procédures de divorce…

C’est un « type de relation plus durable » parmi les plus de 60 ans en particulier, abonde auprès du Guardian, Yang Hu, co-auteur de l’étude. C’est « une sorte d’équilibre subtil entre l’union intime et l’autonomie individuelle ».

« Il permet aux individus de continuer à respecter leurs engagements envers les relations familiales existantes, tout en leur laissant un espace pour avoir un partenaire intime à un stade ultérieur de la vie », souligne-t-il.

Un mode de vie bénéfique pour les femmes

Ce mode de vie est d’autant plus bénéfique aux femmes – comparé au mariage plus favorable aux hommes – car « les femmes assument généralement une plus grande part des tâches domestiques et de soins » dans un mariage ou une cohabitation.

« Alors que des recherches antérieures ont montré que le mariage et la cohabitation tendent à entraîner de plus grands bienfaits pour la santé mentale des hommes que des femmes, les femmes et les hommes plus âgés bénéficient de manière similaire du LAT (pour « living apart together », « ensemble mais vivant séparément) en matière de santé mentale », note l’université de Lancaster.

Pour les chercheurs, cette étude vise à inciter les pouvoirs publics à aller au-delà « du ménage en tant qu’unité d’analyse par défaut ».

« Alors que les sociétés et les gouvernements soulignent depuis longtemps l’importance de bâtir des ménages solides pour le bien-être des individus, nos conclusions soulignent l’importance d’aller au-delà du ménage en tant que ‘bloc de construction’ par défaut des familles et des sociétés », affirme Yang Hu.

« Il est temps que nous voyions et reconnaissions la force des liens intimes souvent invisibles au-delà du foyer pour maintenir le bien-être des personnes âgées », conclut le chercheur britannique.

Article original publié sur BFMTV.com

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