mardi, décembre 30

Donald Trump n’apprécie pas les héritiers de Nelson Mandela. Le 26 novembre, le président américain a ordonné pour la troisième fois l’arrêt de toute aide à destination de l’Afrique du Sud, en raison du « refus » du gouvernement de reconnaître « les horribles violations des droits de l’homme subies par les Afrikaners », la minorité sud-africaine blanche descendant des premiers colons néerlandais, français et allemands. Populaire dans les courants suprémacistes, la thèse d’un « génocide blanc » agitée par la Maison Blanche soutient que les fermiers d’origine afrikaner seraient massivement la cible de crimes atroces en raison de leur couleur de peau.

Si l’Afrique du Sud est un pays violent, les « meurtres de ferme » ne constituent en réalité qu’une infime partie du nombre extrêmement élevé d’homicides. On en compte une cinquantaine environ chaque année, pour 26 000 meurtres rapportés en 2024. Surtout, la majorité des victimes, des ouvriers agricoles ou des locataires habitant les fermes, sont noirs.

Après avoir maintes fois « regretté » la « désinformation évidente » propagée par la Maison Blanche, Pretoria se rebiffe. L’Afrique du Sud « n’apprécie pas les insultes d’un autre pays », a répondu l’exécutif sud-africain au dernier message du président américain accusant le gouvernement de « tu[er] des Blancs et laiss[er] leurs fermes être confisquées arbitrairement ». Après l’humiliation infligée en mai par Donald Trump au président Cyril Ramaphosa dans le bureau Ovale, l’imposition de droits de douane de 30 % et son éviction du G20 sous présidence américaine, la première puissance africaine estime n’avoir plus grand-chose à sauver de la relation avec son troisième partenaire commercial.

Les présidents sud-africain et américain, Cyril Ramaphosa et Donald Trump, à la Maison Blanche, le 21 mai 2025, à Washington.

Il vous reste 70.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version