FRANCE 2 – SAMEDI 27 JUILLET À 9 H 30 – SÉRIE FORMATS COURTS
« Quelle plus belle occasion que les Jeux olympiques [JO] pour nous émerveiller sur les étonnantes capacités de la faune et de la flore ? » Gilles Bloch, président du Muséum national d’histoire naturelle, porte avec enthousiasme son projet, Les Athlètes de la nature, diffusé pendant la compétition au rythme d’un par jour. Avec, derrière l’aspect récréatif de cette série innovante de vingt formats courts réalisée par Rudy Bueno – correspondant à autant de disciplines olympiques et paralympiques –, l’objectif avoué de « nous alerter sur l’absolue nécessité de les préserver ».
A chaque fois, les performances de ces médaillés d’or de la faune (surtout) et de la flore sont expliquées à l’aide d’images prises dans leurs milieux naturels et de schémas au graphisme pastel, avant d’être comparées aux capacités humaines… nettement inférieures.
Prenons quelques exemples. Sur terre, la fourmi de Guyane, dite « coupe-feuille », soulève jusqu’à soixante fois son poids (de 5 milligrammes), quand le recordman d’haltérophilie (Lasha Talakhadze, 150 kilos) a soulevé à l’épaulé-jeté 267 kilos en décembre 2021, soit même pas le double de son propre poids. Toutes proportions gardées, une fourmi coupe-feuille de 150 kilos pourrait théoriquement porter une masse de 9 tonnes : CQFD.
Plongeon et nage livre
En mer, l’épisode d’aujourd’hui est consacré aux phoques gris et aux veaux marins des côtes du nord-ouest de l’Hexagone. Balourds sur le sable ou les rochers, ils se révèlent agiles et rapides sous l’eau. Ainsi, alors que le record mondial humain du 50 m nage libre est « légèrement supérieur à 8 kilomètres-heure », énonce Cécilia Berder, escrimeuse sélectionnée pour les JO et voix off de la série, le phoque atteint 35 kilomètres-heure – soit 6 secondes pour parcourir 50 mètres, contre 21 secondes pour l’humain.
Chaque épisode recèle au moins une curiosité – validée par Jean-Philippe Siblet, commissaire scientifique de la série. Ainsi celui, inaugural, qui est consacré au fou de Bassan, champion de plongeon : l’homme prend des risques physiques importants pour plonger d’une hauteur de 10 mètres (en compétition olympique), quand l’oiseau plonge des dizaines de fois par jour de plus de 40 mètres, sans courir aucun danger, puisqu’il est doté d’airbags intégrés.
De même, l’épisode du 6 août sur le pissenlit nous apprend que ses aigrettes, comparables à de petits parachutes, sont plus « performantes » proportionnellement que les voiles de kitesurf.
Sans tous les citer, il sera aussi question d’une barge rousse courant le marathon, d’une araignée championne de breakdance, d’une grenouille sauteuse en longueur, d’une sauterelle championne de saut en hauteur… Et si le choix du bouquetin pour l’escalade semble évident, l’hermine courant le 100 m l’est moins. De même, le lièvre est sélectionné en boxe, l’ours concourt en lutte et le dauphin en natation synchronisée.
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Un regret toutefois : les deux minutes sont vraiment trop courtes. Même multipliées par vingt, soit quarante minutes. Alors que sept mois de tournage ont permis de mettre en boîte cent cinquante heures de film. Et une incompréhension sur l’horaire de ce programme familial – 9 h 30. Pour tous ceux qui n’ont pas envie de mettre leurs enfants devant la télé dès le matin, l’option chaîne YouTube du Muséum est à privilégier. D’autant que celle-ci recèle une mine de formats animaliers divers, tel le récent Retour du chat forestier en Ile-de-France, pour tout savoir sur ce félin jamais domestiqué.
Les Athlètes de la nature, série de Rudy Bueno (Fr., 2024, 20 x 2 min). Egalement diffusée quotidiennement sur la page YouTube du Muséum national d’histoire naturelle.