Les dépenses d’indemnisation des personnes en arrêt maladie sont en forte hausse, a alerté ce lundi le directeur de l’Assurance maladie.
En 2024, la facture pourrait dépasser les 17 milliards d’euros.
Pour économiser, la Caisse se penche sur les arrêts maladie de longue durée et la fraude, avec de nouveaux formulaires difficilement falsifiables.
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Le 20H
Depuis la crise du Covid-19, le docteur Rémy Sebbah, médecin généraliste à Marseille, constate une hausse de 15% des demandes d’arrêt maladie dans son cabinet. « Les patients sont plus facilement ‘fatigables’ ou psychologiquement fatigables, et réclament des arrêts de travail. Quand on est médecin généraliste, on essaie toujours d’arrêter lorsque c’est vraiment nécessaire », explique-t-il dans le reportage ci-dessus.
Nous allons rentrer en contact avec les 30.000 à 40.000 assurés qui ont un arrêt de travail de plus de 18 mois pour vérifier l’état de santé.
Nous allons rentrer en contact avec les 30.000 à 40.000 assurés qui ont un arrêt de travail de plus de 18 mois pour vérifier l’état de santé.
Thomas Fatôme, directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie
Dans sa salle d’attente, une patiente est en arrêt de travail depuis un an. « Au début, c’était un premier arrêt de travail de quinze jours. Rapidement, on a détecté des pressions, en fait un burn out professionnel. Ce qui est compliqué dans un burn out, c’est qu’on ne sait pas combien de temps ça va durer. Donc, s’en sont suivis de nombreux arrêts de travail de quinze jours en quinze jours », témoigne-t-elle. Les arrêts maladie de longue durée, c’est justement le premier dossier sur lequel va se pencher la Caisse nationale d’assurance maladie pour faire des économies.
Car son directeur, Thomas Fatôme, pointe ce lundi une croissance « non soutenable » des dépenses (+8%, en incluant les accidents du travail et maladies professionnelles) au premier semestre 2024 qui pourraient « dépasser 17 milliards d’euros » en fin d’année. « Nous allons rentrer en contact avec les 30.000 à 40.000 assurés qui ont un arrêt de travail de plus de 18 mois pour vérifier l’état de santé, puis, le cas échéant, voir si on peut engager des actions pour accompagner leur retour à l’emploi. Et puis nos médecins conseils vont aller voir 7000 médecins généralistes pour dialoguer avec eux sur un niveau élevé de prescription », détaille Thomas Fatôme.
Autre piste : la lutte contre la fraude, avec de nouveaux formulaires plus difficiles à falsifier, mis en circulation depuis le début du mois. « Je ne vais pas vous en montrer tous les secrets, mais il y a un certain nombre d’évolutions, tel cet hologramme ou ces couleurs », dévoile-t-il.
Mais aujourd’hui, c’est la fonction publique qui est dans le viseur des autorités. L’Inspection générale des affaires sociales préconise plusieurs pistes pour réduire la facture des arrêts maladie chez les fonctionnaires : réduire le nombre de jours de congé enfants malades ou encore passer de un à deux ou trois jours de carence. Selon l’IGAS, cette journée de carence dans la fonction publique aurait permis d’économiser 134 millions d’euros en 2023.