dimanche, décembre 28
Le futur numéro deux du régime de Vichy, Pierre Laval, photographié en 1941 au studio Harcourt.

L’image est saisissante : Pierre Laval, concentré, sourire esquissé, pose dans un halo de lumière grise. La photographie date de 1941. L’ex-vice-président du Conseil dans le premier gouvernement du régime de Vichy s’est fait évincer par Philippe Pétain quelques mois plus tôt. Le principal artisan de la collaboration avec l’Allemagne nazie cherche à redorer son blason auprès de l’opinion publique. Ses portraits circulant dans la presse lui faisant un visage trop dur à son goût, il va chez Harcourt pour disposer d’un cliché qui le mettrait en valeur. Le studio lui offre le même traitement qu’aux acteurs qui ont fait sa renommée ; il l’éclaire, retouche les aspérités de son visage, tente de le magnifier. L’année suivante, Laval revient au pouvoir, en tant, cette fois, que chef du gouvernement de Vichy.

Ce cliché est mis en avant dans l’ouvrage Harcourt. Les années noires et grises, un studio photo sous l’Occupation, de Nicolas Ragonneau et Bénédicte Vergez-Chaignon (Denoël, 2025). « Noires et grises » car, au-delà des nombreuses célébrités (Gérard Philipe, Arletty, Charles Aznavour, Edwige Feuillère…) photographiées par le célèbre studio, des personnages d’un autre genre apparaissent pendant les années de guerre : figures politiques du gouvernement de Vichy, collaborateurs notoires, diplomates allemands, officiers de la SS ou de la Luftwaffe…

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