Malgré les appels internationaux à la désescalade, les affrontements se poursuivent, mardi 9 décembre, à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, où sept civils cambodgiens et trois soldats thaïlandais sont morts au total, dont un dans l’explosion d’une grenade à proximité du temple disputé de Preah Vihear, un site classé à l’Unesco.
De son côté, le ministère cambodgien de la Défense a fait état de la mort de trois nouveaux civils et d’une vingtaine de blessés depuis dimanche. Cela porte à sept, selon Phnom Penh, le nombre total de civils cambodgiens tués, alors que des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées des deux côtés de la frontière.
Les deux pays voisins d’Asie du Sud-Est s’accusent mutuellement d’avoir déclenché la reprise des combats le 7 décembre, moins de deux mois après un accord de cessez-le-feu cosigné par le président américain Donald Trump.
Le Cambodge affirmait jusqu’ici ne pas avoir répondu aux attaques de la Thaïlande, qui a notamment mené lundi des frappes aériennes sur les zones frontalières. Mais l’ancien Premier ministre Hun Sen a fait savoir mardi que l’armée cambodgienne avait engagé une riposte « après avoir fait preuve de patience pendant plus de 24 heures afin de respecter le cessez-le-feu et pour avoir le temps de mettre la population à l’abri. […] Nos forces doivent se battre partout où l’ennemi a attaqué », a écrit sur Facebook l’influent ex-dirigeant, invitant ses troupes à « détruire les forces ennemies ».
La Thaïlande et le Cambodge ont toujours eu des relations très compliquées, influencées par des facteurs internes, comme l’explique Sophie Boisseau Durocher, ancienne chercheuse au Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri) :
La reprise des combats inquiète la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et l’Union européenne ont notamment appelé lundi les deux pays à la « désescalade » et à « la plus grande retenue ».
S’opposant de longue date sur le tracé de leur frontière, la Thaïlande et le Cambodge s’étaient déjà affrontés pendant cinq jours en juillet. Les combats avaient fait 43 morts et contraint quelque 300 000 personnes à fuir.











