mercredi, décembre 17

« On veut un statut, car notre métier est reconnu comme pérenne. L’école inclusive ne peut exister qu’avec nous. » Véronique Aubigny, accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) à Compiègne (Oise) est venue manifester à Paris, mardi 16 décembre, à l’appel d’une intersyndicale, pour demander que les 140 000 AESH obtiennent le statut de fonctionnaire de catégorie B et une revalorisation salariale. « C’est le deuxième métier de l’éducation nationale en termes de nombre, et une cheville essentielle pour les enfants en situation de handicap », rappelle la sénatrice socialiste de la Drôme Marie-Pierre Monier, autrice d’une proposition de loi visant à intégrer les AESH dans la fonction publique, qui doit être examinée mercredi en commission et le 7 janvier en séance publique.

« J’aime aider les enfants. Quand on les voit évoluer, on se sent utile. C’est un beau métier, mais le problème, c’est que le salaire n’a pas bougé », témoigne Dalila Debbari, qui accompagne trois élèves en situation de handicap dans une école de Montreuil (Seine-Saint-Denis) depuis 2018. « Je suis à 1 100 euros par mois avec les primes. Mais même la prime REP, on ne touche pas la même que les professeurs », relève-t-elle.

Selon le panorama statistique 2024-2025 des personnels de l’enseignement scolaire, le salaire médian des AESH est de 1 000 euros par mois, car 98 % travaillent à temps incomplet, de manière subie. En élémentaire, les vingt-quatre heures de présence auprès des élèves ne correspondent qu’à 62 % d’un plein-temps. « C’est de la précarité qui accompagne la précarité : des collègues qui ont des enfants à charge ne peuvent pas les nourrir et les soigner », dénonce Cécile Stassi, AESH à Paris. Ces accompagnantes sont à 94 % des femmes, âgées en moyenne de 46 ans.

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