mercredi, octobre 9

L’Ordre des médecins alerte dans une étude sur la « hausse alarmante des violences » visant les professionnels de santé.
Selon l’Observatoire de la sécurité des médecins 2023, les violences envers les professionnels ont été en augmentation de 27% par rapport à 2022.
Les médecins généralistes sont les plus touchés avec une majorité de menaces et d’agressions verbales rapportées.

De plus en plus de médecins agressés. C’est la conclusion de l’étude menée par l’Ordre des médecins , en collaboration avec Ipsos et publiée ce mardi 8 octobre. Selon son Observatoire de la sécurité des médecins, les violences visant ces professionnels de santé ont augmenté de 27% en 2023 par rapport à l’année précédente. Sur la base des déclarations d’incidents et des agressions signalées aux conseils départementaux de l’Ordre, 1581 cas ont été recensés en 2023 , contre 1244 en 2022 .

Les médecins généralistes en première ligne

Parmi les professionnels de santé concernés, la grande majorité d’entre eux sont des médecins généralistes (64%). Parmi les autres spécialistes les plus touchés par ces violences, 3% sont des psychiatres, 2% sont des ophtalmologues ou des médecins du travail. Les femmes sont plus victimes de violences puisqu’elles représentent 56% des médecins victimes, une proportion similaire en 2022, alors que la profession compte autant d’hommes que de femmes. 66% des médecins victimes disposaient par ailleurs d’un secrétariat.

Pour 73% des cas, ce sont des agressions verbales ou des menaces qui ont été remontées. 8% d’entre elles vont jusqu’à l’agression physique et 8% des violences correspondent à un vol ou à une tentative de vol. Plus d’un tiers de ces incidents sont liés à un « reproche relatif à une prise en charge » (38%). Suivent un « refus de prescription » (19%), une « falsification de document » (ordonnance, certificat, 12%) et un « temps d’attente jugé excessif » (10%).

Des violences principalement en milieu urbain

Concernant le profil de l’agresseur, pour 62% des cas, il s’agit directement du patient, bien que la personne accompagnant le patient peut également s’en prendre au médecin. 16% des cas rapportés à l’Ordre des médecins rentrent ainsi dans cette catégorie.

D’après les statistiques rapportées dans l’étude, les départements les plus concernés par de tels incidents sont les Bouches-du-Rhône et le Nord. Ces deux territoires ont chacun enregistré 168 cas de violences, loin devant la Gironde, troisième département le plus touché, avec 75 cas. Près de 54% des incidents ont lieu en milieu urbain et en centre-ville, tandis qu’un quart (24%) ont lieu en milieu rural où la part des incidents grossit d’année en année (21% en 2022). 

Ces statistiques se basant sur des incidents déclarés, elles pourraient être bien plus importantes, laisse entendre le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l’Observatoire de la sécurité. Face à cette hausse, le Conseil national de l’Ordre des médecins a appelé les pouvoirs publics à « renforcer la protection des soignants » tandis que les médecins sont vivement encouragés à signaler tout incident. Un dispositif d’écoute et d’accompagnement est par ailleurs mis en place au sein de otus les conseils départementaux de l’Ordre.


Aurélie LOEK

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