jeudi, novembre 14

Dans une interview accordée au « Parisien », Jean-Noël Barrot revient sur la victoire de Donald Trump à l’élection américaine 2024.
Le ministre des Affaires étrangères met en cause la responsabilité des « élites » et des « démocrates ».
Mais selon lui, le milliardaire new-yorkais ne devrait pas mettre fin au soutien américain à l’Ukraine.

La large victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine et ses conséquences pour l’Europe questionnent indubitablement la classe politique française. Deux jours après la sortie remarquée d’Emmanuel Macron, qui a exhorté les Européens à ne pas être les « herbivores » dévoré par les « carnivores« , Jean-Noël Barrot a livré au Parisien son analyse du succès du candidat républicain.

S’il juge « un peu facile » de le voir comme la victoire d’un certain populisme , il est pour le ministre des Affaires étrangères le « résultat de décennies d’aveuglement des élites sur les bouleversements du monde, de leur déni de l’exaspération légitime des classes moyennes et populaires« . Jean-Noël Barrot pointe notamment « l’échec des démocrates » et leur « incapacité à proposer un nouvel horizon, à répondre à cette colère. »

Cette Europe qui doit se « muscler »

Inquiet du possible rôle accordé au richissime fondateur de Tesla, Elon Musk, dans le futur gouvernement Trump en récompense à son soutien dans la campagne, le patron du Quai d’Orsay se veut en revanche plus rassurant sur les intentions du 47e président des États-Unis concernant la guerre en Ukraine.

« Donald Trump est trop avisé pour accepter d’avaliser ce qui serait la plus grande annexion territoriale de l’histoire depuis 75 ans« , assure l’ancien vice-président du MoDem, qui avertit néanmoins d’un « triple risque existentiel » pour l’Europe et l’appelle à se « muscler dans le domaine militaire, industriel et commercial« .

Un besoin vu par beaucoup d’analystes politiques comme une nécessité alors que la prise de distance annoncée des États-Unis envers le Vieux Continent laisse craindre un brutal déséquilibre du rapport de force entre l’UE et la Russie de Vladimir Poutine. 


Anthony TALLIEU

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