dimanche, juin 30

À l’approche du premier tour des élections législatives, de nombreux sportifs n’ont pas hésité à prendre position.
Victor Wembanyama, Kylian Mbappé ou encore Antoine Dupont ont prié les électeurs de se rendre aux urnes dès dimanche.
Certains ont ouvertement appelé à faire barrage au Rassemblement national, tandis que d’autres ont affirmé être « contre les extrêmes ».

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Élections législatives 2024

Ils n’esquivent pas le sujet et prennent clairement position. À l’approche du premier tour des élections législatives anticipées, et alors que ce scrutin se télescope avec l’Euro de football et la préparation des Jeux olympiques de Paris, certaines des plus grandes vedettes tricolores du sport ont décidé de sortir de leur réserve et neutralité habituelles face à l’enjeu politique actuel.

Marchant dans les pas du capitaine des Bleus, Kylian Mbappé, le phénomène du basket mondial Victor Wembanyama a par exemple appelé ce jeudi, lors d’une conférence de presse à Paris, à « s’éloigner des extrêmes », « qui ne sont pas la direction à prendre pour un pays comme le nôtre ».

Marcus Thuram appelle « à se battre pour que le RN ne passe pas »

Son capitaine, Nicolas Batum, qui guidera les Bleus lors des Jeux olympiques de Paris, a de son côté simplement appelé à se rendre aux urnes, estimant que « ça peut être une très bonne chose que le niveau d’abstention soit très bas ». « Après, je ne vis pas en France [il joue depuis 2008 aux États-Unis, NDLR] (…), je ne peux pas juger la vie des gens au quotidien donc pousser ou influer », a-t-il ajouté, précisant que « chacun doit se faire son propre avis par rapport à ce qu’il vit, ce qu’il pense être bon pour le pays et dès dimanche faire son boulot de citoyen. »

Ce sont toutefois les mots du jeune prodige des San Antonio Spurs qui font davantage écho aux propos récents de Kylian Mbappé, qui a affirmé le 16 juin dernier, au début de l’Euro de foot en Allemagne, être « contre les extrêmes ». « J’appelle les jeunes à aller voter, on voit que les extrêmes sont aux portes du pouvoir, on a l’opportunité de choisir l’avenir de notre pays », a déclaré le futur attaquant du Real Madrid, estimant qu’il était nécessaire « de s’identifier aux valeurs de tolérance, mixité et de respect ». « J’espère qu’on sera encore fier de porter ce maillot le 7 juillet », date du second tour des législatives, a-t-il confié.

Une prise de parole très commentée qui a précédé celle de son coéquipier Marcus Thuram, qui, selon Kylian Mbappé, « n’est pas allé trop loin » en appelant « à se battre au quotidien pour que le RN ne passe pas ». L’avant-centre de 26 ans et fils de Lilian Thuram, très engagé contre le racisme, a qualifié la situation actuelle de « triste » et « très grave », et a appelé « tout le monde » à « aller voter ». Avant eux, ce sont Ousmane Dembélé, Olivier Giroud et Benjamin Pavard qui ont souhaité pousser clairement les Français à se rendre aux urnes. « La sonnette d’alarme a été lancée […]. Il faut se mobiliser pour aller voter tous ensemble », a insisté Ousmane Dembélé le 13 juin.

L’inquiétude d’Estelle Nze Minko

Dans la foulée de la prise de position nette de Marcus Thuram, un collectif de sportives et de sportifs français a publié, le 16 juin dernier, une tribune dans L’Équipe, qui a réuni près de 300 signataires, dont l’ancienne athlète Marie-José Pérec, l’ex-vainqueur de Roland-Garros Yannick Noah, la navigatrice Isabelle Autissier ou encore l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo. Tous ont appelé à voter « contre l’extrême droite », assurant que ce courant politique allait à l’encontre des valeurs inculquées dans le sport. « L’extrême droite exploite [les] différences et manipule nos peurs pour nous diviser », peut-on également lire dans la tribune.

Le 20 juin dernier, ce fut au tour du rugbyman Antoine Dupont, capitaine et demi de mêlée de Toulouse et du XV de France, d’appeler les citoyens à glisser un bulletin dans l’urne les 30 juin et 7 juillet prochains. « Nous, dans le rugby, on a des valeurs de diversité, où chacun apporte par sa différence une plus-value au collectif. C’est des valeurs qu’il faut arriver à apporter dans notre société avec ces temps difficiles », a-t-il souligné. 

Le monde du handball prend également part à la mobilisation. Estelle Nze Minko, capitaine de l’équipe de France féminine de handball, s’est dite « touchée » « en tant que citoyenne » par la situation politique actuelle qu’elle juge « critique » et « dangereuse ». « Je sais qu’on parle beaucoup du fait que les sportifs n’ont pas forcément leur place dans le débat politique, mais je pense qu’il y a un moment où le silence n’est pas une option », a-t-elle indiqué, citée par l’AFP, ajoutant « qu’il faut absolument lutter contre l’extrême droite car j’ai de vrais exemples de vie en Hongrie depuis huit ans ». La joueuse évolue depuis 2016 en Hongrie, pays dirigé par le Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Dernier sportif de renom en date à se joindre au mouvement, la star de l’équipe de France de volley Earvin Ngapeth. Il a pour sa part déclaré « encourager les votes contre le Rassemblement national, qui véhicule des idées, des valeurs, des principes qui ne sont pas les miens ». « La France que j’aime est une France où tout le monde se mélange », a-t-il martelé.


Noemie KOSKAS avec AFP

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