lundi, juillet 1

C’est une preuve supplémentaire de l’isolement progressif, voire définitif, d’Emmanuel Macron depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale, le 9 juin 2024. Philippe Grangeon, cofondateur d’En marche ! en 2017, ancien conseiller spécial du président de la République, mais jamais très loin de l’Elysée, s’est fendu d’une tribune dans L’Express, vendredi 28 juin, pour « alerter [s]a famille politique contre la tentation périlleuse du “ni ni” [ni Rassemblement national ni La France insoumise]. Ce choix politique ambigu pourrait en effet, dans la dynamique actuelle, favoriser l’accession du RN au pouvoir », à l’issue des élections législatives anticipées (dimanche 30 juin et dimanche 7 juillet).

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Un flou qui pourrait planer, selon lui, jusqu’au soir du premier tour : « Il existe sans doute des courants contradictoires au sein de la coalition présidentielle sur la question du “ni ni”, précise M. Grangeon au Monde. Mais je n’exclus pas que dimanche ils soient sur une position claire. En tous les cas, je l’espère profondément. Il y va avant tout de l’avenir du pays, mais aussi de celui du bloc central pour qu’il perdure, qu’il demeure audible, au lendemain du 7 juillet. »

L’ancien conseiller de Nicole Notat à la CFDT, soucieux, jusque-là, de s’imposer un droit de réserve depuis son départ officiel de l’Elysée en 2020, s’exprime publiquement à rebours de l’incertitude que laisse planer le camp présidentiel sur d’éventuels désistements en faveur du Nouveau Front populaire (NFP) pour faire barrage au RN : « Sans barguigner, si nous voulons nous donner toutes les chances d’éviter le pire, la majorité doit donner des consignes claires », écrit-il dans sa tribune. A rebours, aussi, des attaques répétées du premier ministre, Gabriel Attal, et des candidats Renaissance contre ce mariage « contre nature » qu’est le NFP : « Placer l’extrême droite et La France insoumise, qui n’est qu’une partie de la coalition du Nouveau Front populaire, sur un pied d’égalité est dangereux », écrit Philippe Grangeon.

« Il faudra toujours faire barrage au RN »

Autre compagnon de route de la première heure du chef de l’Etat, Daniel Cohn-Bendit est encore plus tranché. Plus sévère : « Le RN est aux portes du pouvoir. Si on ne vote pas NFP au second tour quand c’est indispensable, on est prêt à accepter que le RN obtienne la majorité absolue. Donc, on se place du côté du RN. Donc, moralement, le “ni ni” ne tient pas. C’est simple, la politique. Si, demain, LFI était aux portes du pouvoir, je les combattrais de la même manière, mais là, ce n’est pas le cas. »

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