samedi, juillet 6

La « forteresse Bercy » est-elle sur le point d’éclater ? Tel est, en tous les cas, le projet de Jordan Bardella. S’il devient premier ministre à la suite du second tour des élections législatives, le 7 juillet, le président du Rassemblement national (RN) prévoit de répartir entre deux ministres les responsabilités aujourd’hui entre les mains de Bruno Le Maire. L’un serait chargé « des finances et des comptes publics », l’autre « spécifiquement de la croissance », indique le dirigeant du parti d’extrême droite dans un entretien au Figaro paru le 2 juillet.

« J’ai déjà les noms en tête, et j’en ai parlé aux intéressés qui ont accepté », ajoute-t-il, sans en dire davantage. Jean-Philippe Tanguy, le député lepéniste le plus présent dans le débat économique, ne devrait finalement pas être membre de ce duo, contrairement à ce qu’il espérait. Les finances devraient plutôt revenir à un ancien de Bercy, « un homme qui connaît l’appareil d’Etat tout en sachant communiquer avec les marchés financiers », précise un proche conseiller de Marine Le Pen, en se gardant de citer de nom. Le ministère chargé de la croissance, lui, pourrait être confié à une personne venue du monde de l’entreprise, à l’image de François Durvye, numéro deux du milliardaire Pierre-Edouard Stérin au sein du fonds d’investissement Otium Capital, et proche du RN. A ces deux ministres en titre s’ajouteraient quelques ministres délégués – Bruno Le Maire compte aujourd’hui trois ministres délégués et une secrétaire d’Etat.

Le redécoupage envisagé de Bercy relève en partie d’un souci d’efficacité. « Bruno Le Maire a recentralisé autour de sa personne des responsabilités si nombreuses qu’elles l’ont submergé, juge Jean-Philippe Tanguy. Il faut renforcer le contrôle politique sur l’administration. » Entre deux ministres aux périmètres plus restreints, le risque est évidemment que le duo vire au duel, comme ce fut le cas entre Pierre Moscovici (économie et finances) et Arnaud Montebourg (redressement productif) entre 2012 et 2014.

Plan reformaté

L’organigramme esquissé est surtout un symbole des nouvelles priorités économiques affichées par le RN. Plus question de mesures trop dispendieuses ou qui pourraient apeurer les électeurs comme les marchés. La nationalisation des concessions autoroutières a disparu du programme officiel de Jordan Bardella. La suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans n’interviendrait que dans une deuxième étape, de même, peut-être, que celle des droits de succession. Quant à la sortie de l’euro, le parti l’a abandonnée depuis 2017.

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