lundi, décembre 29

  • La hausse annoncée de la fiscalité sur l’éthanol et le biodiesel, prévue dans le projet de budget 2026, fait bondir la filière française.
  • Une décision qui fait aussi réagir ceux qui s’y sont convertis en pensant faire des économies.

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Lecornu II : le nouveau gouvernement à l’épreuve du budget

Olivier pensait être gagnant. Pour faire des économies, cet automobiliste a laissé tomber les carburants classiques pour ne rouler qu’au super-éthanol et effectuer ainsi des pleins moins coûteux. « Moins de 30 euros pour 600 kilomètres, je m’en sors bien », lance-t-il dans le reportage du JT de TF1 ci-dessus. Mais tout risque de changer pour lui. Dans son projet de budget, le gouvernement souhaite en effet mettre fin au tarif particulier pour le biogazole et à la réduction de l’avantage fiscal pour l’éthanol, ce qui augmenterait les prix à la pompe. « Je fais des économies en mettant ce boîtier éthanol. À la finalité, je vais payer plus. Ça va me rajouter à peu près 5 euros par plein », déplore Olivier.

Concrètement, aujourd’hui, le litre de super-éthanol est à 71 centimes en moyenne. Mais le projet de budget prévoit une augmentation annuelle de 15 centimes pendant trois ans, soit 86 centimes l’année prochaine. Et il atteindrait 1,20 euro en 2028. La recette espérée, selon le gouvernement, est de 125 millions d’euros pour l’année prochaine. 

TF1

On est obligé de revoir complètement notre politique d’investissement.

Pierre-Louis Mazet, directeur du groupe Mazet

Ce mécanisme s’appliquera aussi sur un autre biocarburant pour professionnels, le B100. Pierre-Louis Mazet, à la tête d’une entreprise de transport de 300 camions, s’inquiète des conséquences. Il a déjà converti les deux tiers de sa flotte en déboursant 5.000 euros par camion, soit 1,25 million d’euros au total. « Ça a l’effet d’une bombe au sein de notre entreprise comme de notre secteur et donc, on est obligé de revoir complètement notre politique d’investissement », alerte-t-il. 

Selon la filière des transports, le litre de B100 devrait augmenter de 30 centimes si le projet est adopté. Dans ces conditions, Pierre-Louis Mazet envisage déjà de revenir au diesel. « On avait prévu de passer les commandes 2026 pour tous nos véhicules au colza à 100%. Compte tenu de la situation, nous allons certainement revoir notre position pour passer au gazole », avance-t-il. 

Avant même que les biocarburants n’arrivent à la pompe, les producteurs, eux aussi, redoutent d’être impactés. Cyril Millard, agriculteur en Seine-et-Marne, produit des céréales et de la betterave pour le biocarburant. Il craint que cette hausse des prix ne fragilise son exploitation. « C’est une richesse de pouvoir produire son énergie. On a été structuré pour faire ça, et là, le gouvernement taxe ça, on ne comprend plus », dénonce-t-il. 

Pour que cette hausse des tarifs entre en vigueur, le projet devra être voté par les parlementaires avant la fin de l’année. Le syndicat agricole FNSEA a déjà annoncé qu’il ferait pression auprès des politiques pour modifier le texte.

V. F | Reportage TF1 : Aryel CAMUS, David SALMON et Adrien VOYER

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