mercredi, décembre 4

Michel Barnier et son gouvernement devraient, selon toute vraisemblance, être renversés par une motion de censure débattue mercredi à partir de 16 heures. À peine trois mois après la nomination de Michel Barnier à Matignon, le président de la République va devoir trouver le nom de son successeur.

Une tâche délicate, qu’Emmanuel Macron avait mis un mois et demi à accomplir après la démission de Gabriel Attal le 16 juillet, à la suite des élections législatives anticipées. Plusieurs noms émergent déjà, alors que Michel Barnier est encore officiellement en poste.

Comme lors de la succession de Gabriel Attal, le nom de l’actuel ministre des Armées depuis deux ans et demi circule parmi les favoris pour Matignon, rapporte RTL. Alors que son nom était pressenti l’hiver dernier pour succéder à Élisabeth Borne, un député RN au Parlement européen, André Rougé, critiquait cette hypothèse : « Comment un ministre qui a cumulé les échecs peut-il être promu pour Matignon ? », interrogeait-il dans un communiqué en rappelant ses dossiers lorsqu’il était ministre des Outre-mer : « crise vaccinale avec la pandémie de la COVID 19, suspension des soignants non vaccinés, émeutes à la Guadeloupe sans réponses appropriées, abandon des agriculteurs ».

Venu des LR, ce macroniste de la première heure a gravi les échelons un par un au sein du gouvernement, qu’il n’a pas quitté depuis 2017. Entré comme secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire dans le gouvernement Philippe II, il est ensuite promu, 15 mois plus tard comme ministre chargé des Collectivités territoriales, puis ministre des Outre-Mer et enfin son poste actuel de ministre des Armées.

Le ministre de l’Intérieur, issu de la droite très conservatrice, a un profil qui plaît à Emmanuel Macron, à en croire La Tribune. Le chef de l’État, qui l’a découvert à l’occasion de son entrée au gouvernement, le jugerait « fiable » « respectueux des institutions ».

Mais le profil de Bruno Retailleau a crispé une partie de la classe politique dès sa nomination à Beauvau, y compris au sein de l' »aile gauche » de la macronie en raison de ses expressions radicales et conservatrices. Ancien opposant au mariage pour tous, il menait au Sénat la bataille contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Dans le cadre des émeutes suite à la mort de Nahel, il évoquait sur Franceinfo un lien entre l’immigration, ces débordements et « une sorte de régression vers les origines ethniques » de la part des « deuxième et troisième générations ».

$Soutien d’Emmanuel Macron de la première heure, François Bayrou a été reçu la semaine dernière par Alexis Kohler, l’influent secrétaire général de l’Élysée, rapporte RTL. Il aurait l’avantage d’avoir pris position en faveur du Rassemblement nation ces derniers mois, tout d’abord en parrainant Marine Le Pen lors de la présidentielle, au nom du pluralisme, mais aussi en faisant part de son opposition à l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité requise contre Marine Le Pen, tout comme Jean-Luc Mélenchon. Enfin François Bayrou est un défenseur historique de la proportionnelle, mesure réclamée par le RN.

Il a également l’avantage d’avoir été relaxé « au bénéfice du doute » par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Son profil pourrait par ailleurs emporter l’adhésion de certains socialistes. Enfin, son relatif franc-parler vis-à-vis du président pourrait être un avantage, il s’était distingué en février dernier en annonçant son refus d’entrer au gouvernement en raison d’un désaccord de fond « sur la politique à suivre ».

Rien n’empêche Emmanuel Macron de nommer de nouveau Michel Barnier comme Premier ministre, lui demandant de composer un nouveau gouvernement. D’autant que le chef de l’État a dit « plusieurs fois qu’il souhaitait la stabilité », a rappelé à BFMTV un proche d’Emmanuel Macron. Mais ce scénario semble improbable, « les Français auraient l’impression qu’on s’assoit sur la censure de l’Assemblée », rapporte auprès de RTL un proche du président.

Le nom de Bernard Cazeneuve était l’un des plus cités durant l’été pour succéder à Gabriel Attal. Selon plusieurs sources concordantes à BFMTV, Emmanuel Macron ne penche pas vers une hypothèse de nomination de Premier ministre de gauche, capable de garder les Républicains au sein du socle commun gouvernemental.

« Bernard Cazeneuve, je ne suis pas sûr que ça ne ferait pas perdre une partie de la Droite républicaine », estime un proche du président, avant de préciser : « ça aurait peut-être pu marcher en septembre, là, j’en doute », à BFMTV.

Son nom a occupé l’espace médiatique durant tout l’été. Alors qu’Emmanuel Macron cherchait un successeur à Élisabeth Borne, Le Nouveau Front Populaire est tombé d’accord pour le nom de Lucie Castets. Logiquement, le NFP pousse de nouveau derrière son nom pour succéder à Michel Barnier. Mais ces deux derniers noms n’ont que très peu de chances d’être désignés. « Il ne voit pas la solution à gauche » ajoute un proche du chef de l’État auprès de BFMTV.

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