mardi, juillet 2

A quelques jours du premier tour des élections législatives du 30 juin, le Rassemblement national (RN) et ses alliés apparaissent plus que jamais comme dominants dans l’affrontement des forces en présence : 32 % des intentions de vote, auxquels il convient d’ajouter 4 % venant des Républicains (LR) emmenés par Eric Ciotti et soutenus par le RN, soit 36 %, selon la sixième vague de l’enquête électorale menée par l’institut Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne, Radio France et France Télévisions.

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Un niveau comparable à celui des européennes, en progression de plus de 17 points par rapport aux législatives de 2022, où le RN avait obtenu 18,7 % des suffrages exprimés, et qui le situe aujourd’hui 7 points devant le Nouveau Front populaire (NFP, 29 %) et plus de 16 points devant Ensemble, la liste de la coalition présidentielle (19,5 %). Il n’y a pas de grande surprise à cela tant on voit mal pourquoi ces électeurs se déjugeraient, trois semaines seulement après les européennes. Malgré tout, le scrutin n’est pas le même, les enjeux sont immédiats et concernent la gouvernance du pays, et la participation augmente. Dans ce contexte, quelles sont les forces et les faiblesses de ce bloc ?

La première de ses forces est une dynamique d’espérance : dans toutes les familles politiques, la dissolution de l’Assemblée nationale génère des sentiments majoritairement négatifs, notamment l’incompréhension, la peur et la colère. A la notable et seule exception des électeurs RN : 63 % de sentiments positifs contre 34 % chez l’ensemble des Français, parmi lesquels domine l’espoir (45 %), le soulagement (12 %) et même la joie (6 %).

La dissolution a tout simplement offert une perspective d’alternance à un électorat qui pensait devoir attendre encore trois ans. Cette espérance est d’autant plus forte qu’elle est consolidée par la certitude d’une victoire : 95 % des électeurs du RN et de ses alliés estiment qu’il va gagner, dont 50 % avec une majorité absolue et 45 % une majorité relative. Aucun autre électorat ne pense que la coalition de son choix va l’emporter dans de telles proportions.

Un programme jugé « souhaitable »

Le deuxième ingrédient de la bonne tenue de l’électorat RN est la puissance du souhait de victoire auprès de ses électeurs : non seulement 40 % des Français souhaitent la victoire du RN et de ses alliés, contre 31 % pour le NFP et 29 % pour la coalition présidentielle, mais ce chiffre monte à 97 % chez les sympathisants RN. Le temps est loin où l’on votait Front national pour manifester son mécontentement sans souhaiter sa victoire. Bien au contraire, 77 % des électeurs de la liste RN déclarent qu’ils ont fait ce choix aux européennes « par adhésion » et seulement 23 % « par défaut ».

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