Le Parlement du Venezuela, où le pouvoir dispose de la majorité absolue, a adopté, jeudi 28 novembre, une loi punissant de vingt-cinq à trente ans de prison le soutien aux sanctions internationales visant le régime du président Nicolas Maduro, dont la réélection en juillet est contestée.
« Toute personne qui encourage, incite, demande, invoque, favorise, facilite, soutient ou participe à l’adoption de mesures coercitives (…) sera punie d’une peine d’emprisonnement de vingt-cinq à trente ans », indique l’un des articles de la loi qui prévoit aussi des amendes dépassant le million de dollars, et des peines d’inéligibilité.
Baptisée « Loi libérateur Simon Bolivar », elle répond à un projet de loi adopté par la Chambre des représentants des Etats-Unis le 18 novembre en vue de renforcer les sanctions contre le Venezuela.
Ce projet de loi, qui doit encore recevoir le feu vert du Sénat et la signature du président pour entrer en vigueur, a reçu l’acronyme Bolivar (Banning operations and leases with illegitimate venezuelan authoritarian regime) et interdit au gouvernement américain de signer des contrats avec des personnes faisant des affaires avec celui de Nicolas Maduro, qu’il qualifie d’« illégitime ».
Sanctions économiques
En 2019, Washington, dans le sillage de la réélection déjà contestée de M. Maduro en 2018, avait fortement durci ses sanctions économiques contre le Venezuela avec notamment un embargo pétrolier de ce pays qui dispose parmi les plus grandes réserves de brut de la planète.
En outre, quelque 180 responsables font l’objet de sanctions individuelles avec le gel d’avoirs éventuels détenus aux Etats-Unis et l’interdiction de toute transaction financière via des banques ou institutions financières.
Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle vénézuélienne par le Conseil national électoral – considéré inféodé au pouvoir. L’opposition assure que son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd’hui en exil en Espagne, l’a emporté avec plus de 67 % des suffrages. Le bilan de la répression de la crise post-électorale s’établit à 28 morts, 200 blessés et 2400 arrestations.