Inauguré en grande pompe le 11 décembre 2023, le train de nuit entre Berlin et Paris sera arrêté pendant plusieurs semaines à compter du 12 août. La liaison entre Vienne et Paris est, elle aussi, suspendue. En cause : les travaux indispensables sur les réseaux de rail français et allemand.
« Entre le 12 août et le 26 octobre 2024, SNCF Réseau réalisera en France d’importants travaux sur le tronçon Epernay – Château-Thierry, qui empêcheront la circulation optimale des trains de nuit. Dans le même temps, divers travaux auront lieu en Allemagne le long de la ligne Berlin-Mannheim, notamment entre Halle et Eisenach, ce qui pourrait entraîner des déviations et des temps de trajet plus longs », informe la SNCF. Cela suspend aussi les liaisons entre Vienne, Berlin et Bruxelles.
Le train de nuit, remis au goût du jour par Jean Castex, lorsqu’il était premier ministre, et défendu par Clément Beaune, comme ministre chargé des affaires européennes puis ministre des transports, n’aura pas survécu longtemps à leur départ du gouvernement. Clément Beaune avait pourtant beaucoup insisté sur ce « moment fort pour l’Europe et pour l’écologie », lors du voyage inaugural.
Les compagnies promettent de reprendre la circulation
Aucun billet n’avait été vendu sur ces trains opérés par la compagnie autrichienne OBB sous sa marque Nighjet. La suspension se fait donc sans que OBB, la SNCF, SNCB ou la Deutsche Bahn n’ait à rembourser de billet.
Les trois compagnies tiennent toutefois à réitérer leur engagement pour reprendre la circulation. « Les partenaires de l’offre Nightjet (OBB, DB, SNCF Voyageurs et SNCB) croient en l’avenir des trains de nuit. Il existe une forte demande de voyages en train de nuit en Europe et OBB prévoit de continuer d’investir dans de nouveaux trains et des trains plus capacitaires », nous indique la SNCF, qui regrette que « l’exploitation des trains de nuit transfrontaliers représente de nombreux défis pour les compagnies ferroviaires ».
Des défis qui ont aussi conduit la start-up Midnight train, créée en 2020, à jeter l’éponge et à annoncer, le 1er juin, qu’elle arrêtait son projet. Un double revers pour les amoureux du voyage lent (« slow travel ») et peu émetteur de carbone.
