lundi, janvier 6

Le militaire retrouvé mort dans le Cybertruck Tesla qui a explosé mercredi 1er janvier devant l’hôtel Trump de Las Vegas souffrait de « stress post-traumatique » et « n’avait aucune animosité envers le président » nouvellement élu, ont assuré vendredi 3 janvier les autorités américaines.

« Il semble qu’il s’agisse d’un cas tragique de suicide impliquant un vétéran décoré (…) qui lutte contre un syndrome de stress post-traumatique et d’autres problèmes », a expliqué l’agent du FBI responsable de l’enquête, Spencer Evans, lors d’une conférence de presse.

Matthew Livelsberger, membre des forces spéciales de l’armée américaine, s’est tiré une balle dans la tête à Las Vegas, à bord d’un Cybertruck qu’il a fait exploser avec des bidons d’essence et des feux d’artifice, après avoir loué le véhicule en ligne.

« Aucune animosité contre (Trump) »

Cet acte, survenu quelques heures seulement après une attaque à la voiture-bélier qui a tué 14 personnes à la Nouvelle-Orléans, menée par un ex-militaire inspiré par le groupe État islamique (EI), suscite de multiples interrogations sur les motivations du suspect.

La proximité politique entre le patron de Tesla, Elon Musk, et Donald Trump, alimente les spéculations autour de ce geste mystérieux.

Mais selon les premiers éléments de l’enquête, Matthew Livelsberger « n’avait aucune animosité envers le président » républicain, a détaillé Spencer Evans.

Les enquêteurs n’ont pour l’instant établi « aucun lien » entre ce militaire de 37 ans et une quelconque organisation terroriste, a rappelé ce responsable du FBI. De la même manière, rien ne permet d’établir un lien entre l’explosion de Las Vegas et l’attaque de la Nouvelle-Orléans, selon la police fédérale américaine.

« Dépression et pertes de mémoire »

Avant la conférence de presse donnée par les autorités, l’ancienne petite amie de Matthew Livelsberger, appelée Alicia Arritt, 39 ans, s’est confiée à la presse américaine.

À l’agence Associated Press, l’ex-infirmière militaire a assuré que le suspect lui avait confié au début de leur relation en 2018 avoir vécu un « enfer personnel ». « Il souffrait de dépression et de pertes de mémoire », a-t-elle soutenu, estimant que « l’armée ne lui a pas apporté l’aide dont il avait besoin » après ses missions menées notamment en Afghanistan.

Matthew Livelsberger aurait ensuite recontacté la jeune femme soudainement peu avant l’explosion, lui envoyant un texto le 28 décembre, puis le 31 décembre, dont une vidéo de lui en train de conduire le Cybertruck Tesla. Il avait l’air cependant en forme.

Des lettres retrouvées

L’exploitation du téléphone du suspect est toujours en cours et commence à révéler des motivations confuses. Les enquêteurs y ont notamment trouvé deux lettres où il mentionne des « griefs politiques », a expliqué un adjoint du shérif de Las Vegas, Dori Koren.

Matthew Livelsberger y évoque « des questions à propos de conflits ailleurs » dans le monde et « des problèmes nationaux, des problèmes sociétaux », ainsi que « des défis personnels », a-t-il détaillé. Des extraits de ces lettres ont été révélés lors de la conférence de presse.

« Nous sommes les États-Unis d’Amérique, le meilleur pays qui ait jamais existé », écrit le militaire dans une des lettres. « Mais à l’heure actuelle, nous sommes fatalement malades et nous allons vers l’effondrement. Il ne s’agissait pas d’une attaque terroriste, mais d’un signal d’alarme », dit-il.

Le suspect y explique aussi avoir organisé une explosion car « les Américains ne prêtent attention qu’aux spectacles et à la violence ». Pour expliquer son passage à l’acte, il invoque des traumatismes subis au cours de sa carrière militaire. « J’avais besoin de débarrasser mon esprit des frères que j’ai perdus et de me soulager du fardeau des vies que j’ai prises », écrit-il.

Article original publié sur BFMTV.com

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