samedi, décembre 20

  • Contrairement aux idées reçues, les oiseaux ne fuient pas le froid, mais le manque de nourriture en hiver.
  • Insectes et végétaux deviennent rares, obligeant de nombreuses espèces à migrer.
  • Le changement climatique pourrait menacer leur avenir en modifiant leurs habitudes migratoires.

Chaque année, à l’approche de la saison hivernale, certaines espèces d’oiseaux se déplacent vers des zones d’hivernage, parfois situées à des milliers de kilomètres. Ce phénomène de migration est « la migration est une manière pour les oiseaux qui se reproduisent quelque part de trouver refuge dans un endroit où il fait moins froid », souligne Matthieu Gillemain à TF1, le chef du service Conservation et Gestion Durable des Espèces Exploitées à l’Office français de la biodiversité (OFB). Néanmoins, ce n’est pas le froid que les oiseaux fuient, contrairement à cette idée reçue particulièrement répandue. En effet, les oiseaux migrent vers les climats plus doux pour une autre raison : pallier le manque de nourriture.

La raréfaction des insectes et des végétaux

Dans un article publié sur The Conversation, le chercheur à l’Inrae, Frédéric Archaux, rappelle que le plumage des oiseaux est un excellent isolant qui permet de conserver la chaleur corporelle. En revanche, « certaines ressources alimentaires s’épuisent à la fin de l’automne, en particulier les invertébrés dont se nourrissent de nombreux passereaux et limicoles (petits échassiers de bord de mer et de marais)« , souligne le spécialiste. En effet, avec l’arrivée de l’hiver, certaines proies et certains végétaux se font de plus en plus rares, or les oiseaux en dépendent pour survivre. La Ligue de la protection des oiseaux (LPO) précise ainsi que « dans nos contrées, la disparition des insectes contraint toutes les espèces strictement insectivores, comme les hirondelles, à migrer. En Europe du Nord, le gel des zones humides et les fortes chutes de neige poussent les oiseaux d’eau, tels que les canards ou les oies, à glisser vers l’Europe méridionale. »

Avec le réchauffement climatique, certaines espèces reviennent cinq à douze jours plus tôt au printemps sur leur lieu de reproduction. Par ailleurs, la LPO note une sédentarisation chez certains oiseaux qui parviennent désormais à rester sur leur zone de reproduction, dans leur pays, en hiver, en raison du climat qui a évolué. Toutefois, ce n’est pas le cas d’une majorité des oiseaux migrateurs. S’ils continuent à migrer, en revanche, ils vont dorénavant moins loin qu’auparavant. Pour la LPO, cette évolution n’est pas forcément une bonne chose car « le changement climatique, additionné aux autres menaces présentes, notamment sur les zones d’hivernage, participe à rendre incertain le futur d’un grand nombre de migrateurs dans les décennies à venir« .

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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