Le Royaume-Uni a commencé à imposer des restrictions sur les visas aux citoyens de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le gouvernement britannique, accusant ce pays de ne pas suffisamment coopérer sur le retour des personnes en situation irrégulière.
Les personnes venant de RDC doivent désormais « demander un visa comme tout le monde » et les services de traitement accéléré des visas ont été « supprimés pour tous les ressortissants du pays », a détaillé le Home Office dans un communiqué publié samedi 27 décembre au soir. Il avertit que d’autres mesures, allant jusqu’à « un arrêt de la délivrance des visas », seront prises « si la coopération ne s’améliore pas rapidement ».
La RDC assure que « des échanges sont en cours entre les ministères de l’intérieur et des affaires étrangères et l’ambassade du Royaume-Uni à Kinshasa ». « Le cadre de la procédure a été clarifié et les points opérationnels ont été identifiés », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Une réunion est prévue le 30 décembre « afin de parvenir à une convergence de vues et de trouver un accord », a-t-il ajouté, précisant que « même lorsqu’il s’agit de rapatriement cela doit se faire dans le respect des normes ». Selon M. Muyaya, « la mesure annoncée ne peut être appliquée tant que les discussions se poursuivent » et les deux parties visent « une solution d’ici au 30 janvier ».
Avertissement « inédit »
En novembre, la ministre de l’intérieur britannique, Shabana Mahmood, avait adressé un avertissement « inédit » à l’Angola, à la Namibie et à la RDC, leur reprochant d’entraver le retour des migrants que le Royaume-Uni voulait expulser. Elle leur avait donné un mois pour « améliorer leur coopération ».
L’Angola et la Namibie « vont accepter le retour des migrants illégaux et des criminels », a fait savoir le ministère de l’intérieur dans le communiqué. En revanche, la RDC va se voir imposer des restrictions sur les visas, ayant « échoué » à améliorer les procédures de retour, ajoute-t-il.
« Nous attendons des pays qu’ils respectent les règles. Si l’un de leurs citoyens n’a pas le droit d’être ici, ils doivent le reprendre », a déclaré Mme Mahmood, citée dans le communiqué. « Il est temps que la République démocratique du Congo fasse ce qu’il faut. Récupérez vos citoyens ou perdez le privilège d’entrer dans notre pays », a-t-elle poursuivi.
Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste, en juillet 2024, près de 50 000 personnes ont été expulsées du Royaume-Uni, selon le communiqué. Le gouvernement de Keir Starmer a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités, sous la pression notamment du parti d’extrême droite Reform UK, en tête dans les sondages.



