Une « nouvelle dissolution » de l’Assemblée est « la seule issue politique possible » pour sortir la France de « l’état de paralysie » auquel conduit le résultat des élections législatives, a affirmé mardi la députée (Rassemblement national, RN, Gironde) Edwige Diaz. « Nous sommes d’ores et déjà en train de préparer ces nouvelles élections », a dit sur Franceinfo la vice-présidente du parti d’extrême droite, qui forme avec les députés ciottistes le troisième bloc à l’Assemblée derrière la gauche et les macronistes.
Mais aucun camp ne disposant de la majorité absolue, « quel que soit le premier ministre nommé, il sera bloqué » et « dans tous les cas la France sera en état de paralysie », a prédit l’élue de Gironde, estimant qu’une « grande coalition qui pourrait aller du PS aux Républicains » ne « tiendra[it] pas parce qu’ils ont des objectifs différents ».
« Je le dis à Emmanuel Macron : il faut qu’il procède à une nouvelle dissolution », a-t-elle exposé, même si la Constitution impose un délai d’un an et donc d’attendre jusqu’à l’été 2025. Pendant cette « année de paralysie », elle a suggéré de « redonner la parole au peuple » en organisant des référendums, notamment sur l’immigration. Un thème qui sera selon elle abordé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, conviés comme les autres chefs de partis politiques et de groupes parlementaires à l’Elysée vendredi, en vue de la nomination d’un nouveau premier ministre.
Menaces de motion de censure
Les deux leaders du RN devraient rappeler au chef de l’Etat que leur parti « dispose d’un groupe puissant » à l’Assemblée, que l’on « ne pourra pas ignorer », car ses députés sont « assez nombreux pour déposer des motions de censure », voire « pour faire adopter » celles qui émaneraient d’autres groupes.
Marine Le Pen a récemment fustigé la venue de Lucie Castets, candidate de la gauche pour Matignon, aux consultations du 23 août à l’Elysée. « A quel titre Lucie Castets prétend participer à la réunion de vendredi à l’Elysée concernant les chefs de parti et les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat ? », s’est interrogée la triple candidate à la présidentielle.
La cheffe de file des députés RN a assuré ces dernières semaines que le Rassemblement national déposerait une motion de censure pour renverser le futur gouvernement si celui-ci incluait des membres de La France insoumise ou des Ecologistes, une position partagée par certains dans les rangs macronistes.