Le suspense est total. Alors que le « non » a fait la course en tête toute la nuit, les votes de l’étranger de la diaspora moldave ont permis au « oui » de revenir à égalité avec 98 % des voix comptabilisées. Si la tendance continue, le « oui » pourrait l’emporter d’un cheveu pour inscrire l’objectif d’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne dans sa Constitution, une contre-performance que la présidente sortante pro-européenne Maia Sandu a mis sur le compte d’une ingérence de Moscou. Sandu, elle, termine en tête de la présidentielle avec près de 42 % des voix, soit 15 points d’avance sur Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec 26 % des suffrages. Le second tour, qui est loin d’être gagné pour Sandu, aura lieu le 3 novembre.
Dans sa première réaction officielle, la cheffe d’État a dénoncé « une attaque sans précédent contre la démocratie » et promis de « ne pas plier ». « Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d’euros, de mensonges et de propagande » pour « piéger notre pays dans l’incertitude et l’instabilité », a déclaré Maia Sandu à la presse, le visage grave, des accusations d’ingérence russe « catégoriquement » rejetées par le Kremlin.
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