vendredi, juin 28

Le réalisateur de documentaires Morgan Spurlock est mort jeudi des suites d’un cancer.
Âgé de 53 ans, il est notamment l’auteur du film à succès sur la malbouffe « Super Size Me ».
À l’occasion de ce long-métrage, il s’était nourri pendant un mois uniquement de nourriture vendue par McDonald’s.

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Documentaires

Une figure du documentaire américaine s’est éteinte. Morgan Spurlock, réalisateur du célèbre film « Super Size Me », est mort jeudi à l’âge de 53 ans, a annoncé sa famille ce vendredi dans un communiqué. Il souffrait d’un cancer. « C’est un jour triste, où nous avons dit au revoir à Morgan, a réagi son frère Craig, qui avait participé à plusieurs de ses projets. Le monde a perdu un vrai génie créatif et un homme spécial. Je suis fier d’avoir eu l’opportunité de travailler avec lui. » Le scénariste et producteur des Simpson, Al Jean, a pour sa part salué la mémoire d’un « homme talentueux, amusant et brillant« . 

Un succès mondial en 2004

Morgan Sporluck s’est véritablement fait connaître lors de la réalisation de son documentaire sur la malbouffe, « Super Size Me », en 2004. À l’époque, il se donne le défi de manger tous les jours durant un mois au sein de la chaîne de fast-food McDonald’s. Pendant 30 jours, il se mettait en scène en commandant matin, midi et soir un menu « super size », le plus copieux proposé dans ces restaurants rapides. Une expérience menée tout en limitant sa dépense physique à 5.000 pas quotidiens, soit la moyenne d’un habitant de New York. L’objectif ? Mesurer les effets sur le corps d’un tel régime.

Nominé aux Oscars pour ce film, Morgan Spurlock avait permis de nourrir le débat sur les effets néfastes de l’industrie du fast-food sur la santé publique, en particulier à un moment où les États-Unis étaient confrontés à une hausse des cas d’obésité. La multinationale avait d’ailleurs fini par abandonner quelque temps plus tard sa formule « super size ». Il faut dire qu’à la fin de son expérience, l’état de santé de Morgan Spurlock s’était particulièrement dégradé. Outre ses 11 kilogrammes supplémentaires, le documentariste disait avoir vu son taux de cholestérol s’envoler, son foie se détériorer du fait de l’excès de gras et était sujet à des troubles sexuels.

Un travail remis en cause sur « Super Size Me »

Sans jamais connaître un tel succès, Morgan Spurlock s’était par la suite distingué par des documentaires audacieux, sur des sujets très différents. En 2008, il s’intéresse à la question de la guerre avec « Où se trouve Oussama Ben Laden ? ». Trois ans plus tard, il réalise un film sur la success-story de la série animée « Les Simpson », avant de se pencher en 2013 sur la folie suscitée par le boys band One Direction. Son dernier film, Super Size Me 2, était centré sur le marketing des grandes marques pour faire acheter des produits toujours moins bons pour la santé.

Son travail sur son film-phare a toutefois été remis en cause à plusieurs reprises par le passé. En 2017, il avait reconnu « boire régulièrement depuis l’âge de 13 ans » et n’avoir jamais « été sobre plus d’une semaine en 30 ans« , laissant penser qu’une telle hygiène de vie avait pu avoir une influence sur les résultats de son expérience. 

La même année, sa carrière avait par ailleurs brutalement pris fin après la publication d’une lettre sur les réseaux dans le sillage du mouvement #MeToo, dans lequel il reconnaissait « faire partie du problème« , admettant notamment avoir payé en échange de son silence une ancienne assistante à qui il avait fait subir du harcèlement.


T.A. avec AFP

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