dimanche, décembre 22

ENVIRONNEMENT – Pas moins de douze ans de retard. Alors que les travaux avaient débuté il y a 17 ans, le réacteur le plus puissant de France, celui de l’EPR de Flamanville, dans La Manche, a enfin été raccordé au réseau électrique national ce samedi 21 décembre, a annoncé le groupe EDF. Des déboires techniques ont conduit à un immense retard dans le calendrier et à une facture record.

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« Samedi 21 décembre 2024 à 11 h 48, l’EPR de Flamanville a été connecté au réseau électrique français et a commencé à produire ses premiers électrons. C’est un évènement historique pour toute la filière nucléaire française. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a 25 ans », a indiqué le PDG d’EDF Luc Rémont, sur le réseau social professionnel LinkedIn.

Ce premier raccordement d’un nouveau réacteur en France depuis 1999 était prévu initialement vendredi matin, mais avait été repoussé de plusieurs heures. Emmanuel Macron a de son côté salué dans un poste sur X un « grand moment » pour le pays. « Réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française. Elle renforce notre compétitivité et protège le climat », a insisté le chef de l’État.

Initié le 3 septembre, le démarrage du réacteur avait été interrompu dès le lendemain en raison d’un « arrêt automatique », avant de reprendre quelques jours plus tard. Alors que le devis initial était de 3,3 milliards d’euros, les incidents techniques et les retards ont fait flamber la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF.

18 mois de test et de production

Après le chargement en combustible réalisé en mai et la première réaction nucléaire au sein du réacteur début septembre, le couplage au réseau est la troisième étape d’entrée en fonctionnement de Flamanville 3, réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, qui doit alimenter en électricité environ deux millions de foyers. L’EPR entame donc un premier cycle de 18 mois de tests et de production qui s’achèvera par une première grande visite d’inspection courant 2 026.

Les mois qui commencent seront ponctués de « dix à quinze arrêts et redémarrages », puis reconnections au réseau, pour explorer le fonctionnement du réacteur pendant sa montée en puissance par paliers successifs jusqu’à 60 %, puis 80 % de sa puissance. Le seuil de production industrielle, à 100 % de sa puissance, devrait être atteint « à peu près à l’été 2025 », selon Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire chez EDF.

À chaque étape, EDF vérifie que la chaudière (partie nucléaire) et le turbo-alternateur (non nucléaire) fonctionnent correctement. Par exemple, à 60 % de puissance, le réacteur sera arrêté d’un coup pour vérifier qu’il supporte bien le choc. Un autre essai, baptisé « îlotage », consistera à vérifier que le réacteur peut s’auto-alimenter seul en électricité s’il y avait dysfonctionnement du réseau d’alimentation de la centrale.

À l’issue des 18 mois de test, soit probablement au « printemps 2026 », la centrale sera mise à l’arrêt pour sa première visite complète, dont la durée totale est en « cours de calage », mais qui devrait durer « au moins 250 jours ». Elle comporte des inspections de la cuve, des tests d’étanchéité de l’enceinte de confinement, des vérifications des circuits primaires et secondaires de refroidissement. Le remplacement du couvercle de la cuve, qui durera à lui tout seul « plus d’un mois » est aussi prévu pendant cette phase.

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