Ce dimanche soir sur TF1, la députée du Rassemblement national a assuré que son parti était « le premier en termes de nombre de députés » à l’issue du second tour.
Comment est-ce possible, alors qu’il a été dit partout que le parti à la flamme était arrivé en troisième position du second tour des législatives derrière le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel ?
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Élections législatives 2024
Le Nouveau Front populaire, le camp présidentiel puis le Rassemblement national. Selon les estimations de notre partenaire Ifop-Fiducial ce dimanche soir, au second tour des élections législatives, le bloc de gauche remporterait 187 à 198 sièges, Ensemble et ses alliés 161 à 169 sièges et le Rassemblement national 135 à 143 sièges. Alors pourquoi, quelques minutes après les résultats sur TF1, Marine Le Pen a-t-elle formulé l’affirmation suivante : « Je vois que ce soir le Rassemblement national est le parti politique qui est le premier de France, il est aussi le premier parti en termes de nombre de députés » ?
Les résultats des élections législatives dans votre circonscription et votre ville
Pour comprendre cette phrase, il est nécessaire de changer de perspective et de ne plus raisonner en blocs politiques, mais en partis politiques. En effet, le NFP et le camp présidentiel ne désignent pas un seul parti, mais une agrégation de formations politiques qui ont fait alliance pour se donner plus de chances de faire élire des députés. Ainsi, le NFP regroupe le Parti socialiste, les Écologistes, La France insoumise et le Parti communiste. Ensemble désigne l’alliance de Renaissance – le parti d’Emmanuel Macron -, et de ses alliés du MoDem, d’Horizons ou encore de l’UDI.
Une trentaine de députés de plus pour le RN
Les résultats annoncés ce dimanche soir le sont donc pour le NFP et le camp présidentiel, regroupant au moins quatre partis politiques à chaque fois. En revanche, le Rassemblement national a obtenu ses résultats presque seul, à l’exception de la dizaine de députés rapportés par son alliance avec Eric Ciotti.
Et en regardant les résultats par partis politiques et non plus par blocs politiques, on constate que Marine Le Pen dit vrai. En effet, le sondage Ifop-Fiducial estime qu’au sein de la coalition de gauche, La France insoumise obtiendrait entre 82 et 86 députés, suivie des socialistes (62 à 67) et des écologistes (34 à 35). Au sein du camp présidentiel, Renaissance aurait fait élire entre 98 à 100 personnes, le MoDem 29 à 33 et Horizons 22 à 23. En revanche, le Rassemblement national seul pourrait envoyer à l’Assemblée nationale entre 121 et 128 députés. De quoi, effectivement, le placer comme le parti numéro un au palais Bourbon.
Attention cependant : à l’Assemblée nationale, tout est question d’alliances. Un parti, même numéro un numériquement parlant, ne peut pas être en capacité de faire adopter des textes seuls lorsqu’il ne détient pas la majorité absolue, encore moins le RN qui continue de faire l’objet d’un « front républicain » plutôt puissant à son encontre. Voilà pourquoi des coalitions regroupant plusieurs partis capables de s’entendre finissent par avoir plus de poids.
