samedi, mai 18
Une femme tient un portrait du rappeur Toomaj Salehi, à l’occasion du 44ᵉ anniversaire de la révolution, à Paris, le 12 février 2023.

Un tribunal iranien a condamné à mort un célèbre rappeur iranien, emprisonné depuis plus d’un an et demi pour son soutien au mouvement de contestation de 2022 déclenché par la mort de Mahsa Amini, a rapporté mercredi 25 avril un média local. « Le tribunal révolutionnaire d’Ispahan (…) a condamné Toomaj Salehi à la peine de mort pour corruption sur Terre », l’un des chefs d’accusation les plus graves en Iran, a fait savoir l’avocat du chanteur, Amir Raisian, cité par le quotidien Shargh.

Le tribunal révolutionnaire avait accusé M. Salehi d’« incitation à la sédition », de « rassemblement », « conspiration », « propagande contre le système » et d’« appel aux émeutes », selon l’avocat. Cette condamnation est « inacceptable », a dénoncé jeudi le ministère des affaires étrangères français. « La France condamne avec vigueur cette décision qui s’ajoute aux nombreuses autres condamnations à mort et exécutions injustifiables liées aux manifestations de l’automne 2022 en Iran », déclare le Quai d’Orsay.

Lire son portrait : Article réservé à nos abonnés Toomaj Salehi, le rappeur iranien qui risque la peine de mort

Soutien d’artistes étrangers

Ces condamnations et les « nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes ne peuvent tenir lieu de réponse aux aspirations légitimes de liberté du peuple iranien », ajoute le Quai d’Orsay.

Le rappeur de 33 ans avait été arrêté en octobre 2022. Il avait soutenu dans ses chansons et sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché par la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des moeurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes.

Des artistes étrangers lui avaient alors apporté leur soutien, craignant qu’il soit condamné à mort. Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de l’ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées au cours des manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre 2022 en Iran, avant de refluer. Neuf personnes ont été exécutées en lien avec ce soulèvement, selon des organisations non gouvernementales (ONG).

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version