Le tribunal correctionnel de Bobigny a renvoyé à janvier le procès du producteur du défunt rappeur Werenoi, qui devait comparaître vendredi pour violences en réunion et cyberharcèlement à l’encontre d’une amie de l’artiste, sur fond de litiges financiers.
En l’absence du producteur, Babiry Sacko, dit « Babs », et de l’avocat de ce dernier, en arrêt maladie, l’audience a été reportée au 15 janvier.
Des tensions avaient éclaté entre « Babs » et l’entourage de l’artiste, champion des ventes d’albums, peu après la mort brutale du rappeur le 17 mai.
« Je vis un enfer »
Dans une interview publiée jeudi dans Le Parisien, Fatima B., « amie intime » du rappeur, a relaté avoir été agressée dans la nuit du 21 au 22 mai « dans l’arrière-salle d’un bar à chicha » de Montreuil (Seine-Saint-Denis) par des membres de l’entourage professionnel du producteur et par Babs lui-même. Le tribunal a relevé que sept jours d’ITT lui avaient été attribués pour de multiples coups sur le corps et au visage.
« Ça fait cinq mois que je vis un enfer », a déclaré à l’audience la plaignante de 35 ans, sanglotant et se disant « fustigée sur tous les plans », « diffamée », « harcelée ». « Elle s’est fait littéralement lyncher par plusieurs hommes » et doit vivre dans une semi-clandestinité, a insisté son avocate, Me Clarisse Serre.
La mère et une sœur du rappeur étaient présentes dans la salle, en soutien de la plaignante. « Elle a pris des coups, ça nous concerne aussi comme femmes », a expliqué en marge de l’audience Leytha Bana Owona, 24 ans, soeur de Werenoi. Elle a évoqué Fatima B comme « une amie très proche » de son frère devenue aussi « son bras droit à Dubaï ».
Guerre d’héritage
Fin juin, dans un communiqué, l’avocat du producteur Babs, Me Mourad Battikh, avait écrit que Fatima B. détenait « injustement sur un compte bancaire à Dubaï une somme d’un million d’euros appartenant à Werenoi et désormais destinée à ses enfants ».
« On a les documents, ce million a déjà été investi dans l’immobilier à Dubaï par mon frère », a affirmé Leytha Bana Owona, glissant: « Quand mon frère était sur son lit de mort, directement, ils ont parlé de l’argent: ça fait froid dans le dos ».
Werenoi était décédé à 31 ans dans un hôpital parisien, après une détérioration soudaine de sa santé. Issu de famille modeste, le rappeur s’était imposé comme l’artiste ayant vendu le plus d’albums en France en 2023 et 2024.
Article original publié sur BFMTV.com










