vendredi, octobre 11

NOBEL – Le point d’orgue de la saison des Nobels. Le prix Nobel de la Paix a été remis ce vendredi 11 octobre à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, qui regroupe des survivants des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Les cinq membres du comité norvégien ont souhaité récompenser son fervent engagement pour un monde sans armes nucléaires, tout en rappelant qu’une « guerre nucléaire pourrait détruire notre civilisation ».

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L’organisation Nihon Hidankyo, aussi connue sous le nom de Hibakusha, « reçoit le prix de la paix pour ses efforts en faveur d’un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré, par des témoignages, que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées », a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes, depuis Oslo.

« L’année prochaine marquera le 80e anniversaire de l’explosion de deux bombes atomiques américaines qui ont tué environ 120 000 habitants d’Hiroshima et de Nagasaki », a rappelé le comité Nobel dans un communiqué. « Avec l’attribution du prix Nobel de la Paix de cette année à Nihon Hidankyo, le Comité Nobel norvégien souhaite souligner un fait encourageant : aucune arme nucléaire n’a été utilisée en temps de guerre depuis près de 80 ans ». Une victoire pour la paix dans le monde dû en grande partie à l’action du mouvement Nihon Hidankyo, souligne le comité.

L’organisation a en effet fourni des milliers de témoignages ces dernières années qui ont permis d’aboutir à une opposition généralisée à l’utilisation des armes nucléaires. Au-delà de ces récits et de ses actions de sensibilisation, elle a envoyé des délégations aux Nations unies et à diverses conférences sur la paix chaque année pour rappeler au monde la nécessité urgente du désarmement nucléaire.

Un prix pour la Paix en temps de guerres

« Il est alarmant de constater qu’aujourd’hui, ce tabou contre l’utilisation des armes nucléaires est remis en question », alerte le comité Nobel, qui rappelle que tandis que les puissances nucléaires « modernisent et améliorent leurs arsenaux », de nouveaux pays semblent « se préparer à acquérir des armes nucléaires et des menaces d’utilisation d’armes nucléaires sont proférées dans le cadre de guerres en cours ».

En 2023, la planète comptait 59 conflits armés, soit près du double de leur nombre en 2009, selon l’Uppsala Conflict Data Program. En raison des guerres qui font rage en 2024 en Ukraine et au Proche-Orient, certains experts avaient imaginé que le Nobel de la Paix ne serait pas décerné cette année, comme cela a déjà été le cas à 19 reprises dans son histoire.

Mais le comité Nobel norvégien avait estimé qu’un tel contexte rendait au contraire l’attribution du Nobel de la Paix « peut-être plus importante que jamais ». « C’est difficile d’être optimiste quand on regarde autour de soi dans le monde aujourd’hui. Les forces de paix ne semblent pas à l’offensive », avait ainsi déclaré le secrétaire du comité Nobel, Olav Njølstad. « Mais (…) il y a indéniablement des personnes et des organisations qui font un excellent travail », avait-il ajouté.

En 2023 déjà, les rumeurs présageaient une année sans lauréat au regard du contexte international. Le Nobel de la Paix avait finalement été remis à la militante et journaliste iranienne emprisonnée Narges Mohammadi « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous ».

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