
Il y a une décennie, la France comptait moins de 50 000 places destinées à offrir un toit aux demandeurs d’asile arrivant sur le territoire, le temps d’examiner leur situation. Ce parc dédié – appelé dispositif national d’accueil (DNA) – est monté, en 2024, à plus de 120 000 places, répondant à plusieurs années d’augmentation des arrivées d’exilés, parmi lesquels des Afghans, des Guinéens, des Ivoiriens, des Congolais ou encore des Soudanais. Mais si la demande d’asile se maintient à un niveau élevé (près de 160 000 requêtes en 2024), la rigueur budgétaire a mis fin à l’expansion du DNA. En 2025, quelque 6 500 places ont été supprimées et près de 1 500 devraient encore disparaître en 2026. « Nous sommes très préoccupés par la baisse de l’hébergement, confie Laurent Delbos, responsable plaidoyer de l’association Forum réfugiés. C’est le point noir d’un système d’asile qui fonctionne, sauf du point de vue de l’accueil. »
Car si tous les demandeurs d’asile ont en théorie droit à un hébergement et une allocation de subsistance (6,80 € par jour), tous n’y ont pas accès. Selon les documents budgétaires de l’Etat, 72 % des demandeurs d’asile étaient pris en charge fin 2024. Un taux historiquement haut, obtenu notamment par l’accélération du traitement des procédures, qui permet de libérer des places plus rapidement, mais qui n’empêche pas la survenue de situations critiques.
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