Au sommet de la tour de la Défense où il vit, Adonis nous ouvre son scriptorium, qui est aussi l’atelier du peintre, puisque le poète s’exprime également par le dessin et les collages, empilés par terre, tandis que les étagères croulent sous les classeurs… Son « désordre ». Métamorphoses, migration est le nouveau recueil d’Adonis, en réalité une nouvelle traduction d’un livre paru en 1982 et devenu introuvable.
Une splendeur, par l’auteur des Chants de Mihyar le Damascène, qui, au printemps prochain, signera au Seuil un essai sous forme de dialogue avec Houria Abdelouahed, Eros et Islam. La fable, la femme, la loi. Adonis, en pleine forme (il fêtera ses 95 ans le 1er janvier), vient de lancer la collection « Irhsa » (« Illuminations »), qui rassemble les recueils de trente jeunes poètes arabes novateurs, dont l’écriture met en avant l’individualité (quinze femmes et quinze hommes).
Les deux derniers sont sortis à Beyrouth, sous les bombes. Et le poète travaille toujours au défi de son autobiographie, « en rien narrative, précise-t-il, mais verticale ». Le mot est lancé avec un regard malicieux qu’accompagne, toujours, son rire.
Adonis, son pseudonyme choisi en hommage à l’amant d’Aphrodite, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, natif de Syrie, pays libéré de son dictateur, exilé au Liban encore meurtri, vivant en France depuis près de quarante ans, vient de recevoir le prix international Joan-Margarit à l’Institut Cervantès, où il parla de la poésie « comme u […] Lire la suite