dimanche, décembre 1

Le sport pour panser les plaies. C’est la voie que les organisateurs du marathon de Valence (Espagne) ont choisi d’emprunter, en maintenant dimanche 1er décembre une épreuve très prisée dans le monde de la course à pied, un mois à peine après les terribles inondations qui ont coûté la vie à au moins 228 personnes le 29 octobre.

La décision a été communiquée le 15 novembre, une fois les opérations de sauvetage et d’aide aux victimes achevées, et le nettoyage et les reconstructions entamées. « Heureusement, comme toujours, après chaque tempête vient le lever du soleil. C’est pourquoi nous voulons partager avec vous que le 1er décembre, Valence vous attend pour célébrer un marathon qui sera bien plus qu’une course », ont annoncé les organisateurs, après mûre réflexion.

Les 42,195 kilomètres, parcourus l’an passé par 35 000 coureurs, s’accompagneront cette fois d’une symbolique forte, dans une cité meurtrie. « Ce sera une étreinte pour cette ville blessée et une promesse de rétablissement, un moment où le sport devient un espoir et une aide pour ceux qui en ont le plus besoin, espèrent également les organisateurs dans leur communiqué publié le 15 novembre. Cette année, le record que nous voulons battre est celui de la solidarité, le record d’un marathon qui rappellera à chacun d’entre nous le pouvoir d’être ensemble. L’immense force du collectif en tant que société, et du sport en tant que vecteur de reconstruction et de redressement. »

Courir et donner pour ne pas oublier

Pour encourager aux dons, l’organisation du marathon de Valence a montré l’exemple en annonçant reverser trois euros aux victimes pour chaque coureur qui franchira la ligne d’arrivée, tracée au sein de la majestueuse Cité des Arts et des Sciences. Les sponsors habituels de la course sont également appelés à la générosité, tandis qu’une troisième collecte de fonds consiste en la création d’un dossard 0 permettant de réunir les dons des coureurs et internautes.

L’initiative s’apparente à celle du Valence CF, le principal club de football de la ville, qui a lancé un tee-shirt arborant l’inscription « Units com sempre » (« Unis comme jamais ») en marge de l’émouvante première rencontre disputée dans son enceinte de Mestalla depuis les inondations meurtrières, samedi 23 novembre. Ce match de championnat a été marqué par un vibrant hommage, et son issue sportive – une victoire 4-2 des Valenciens, 18e de la Liga, face au Betis Séville – est logiquement passée au second plan.

En parallèle du nom de chacune des victimes, le message « Amunt Valencians » (« Debout Valenciens ») a été affiché en tribunes et sur le maillot des joueurs, apparus très touchés durant la minute de silence respectée en marge du coup d’envoi et au moment de célébrer chacun de leurs buts.

Le championnat du monde moto, en revanche, avait très rapidement fait le choix d’annuler l’ultime Grand Prix de sa saison 2024, prévu sur le circuit valencien quinze jours après les inondations : il avait été relocalisé à Barcelone. « Par respect pour les personnes là-bas, et en termes de logistique, je pense que la meilleure solution serait d’aller ailleurs », avait ainsi estimé le pilote madrilène Jorge Martin, qui allait devenir champion du monde à cette occasion . « Disputer un Grand Prix là-bas doit être une fête. Au vu de la situation actuelle, ce n’est pas correct », avait abondé dans son sens son dauphin italien, Francesco Bagnaia.

Un point de vue partagé par certains marathoniens, qui ont préféré revendre voire céder gratuitement leur dossard, la tête n’étant plus à la performance sportive. D’autres, dont 5211 Français, sillonneront Valence dimanche, dans une atmosphère particulière.

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