mercredi, novembre 27

Une ligne de fracture traverse les partis politiques français après l’annonce, jeudi 21 novembre, de l’émission de mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ex-ministre de la défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif.

A droite et à l’extrême droite, où le soutien à l’Etat hébreu est affiché sans réserve, la tonalité est particulièrement critique. « Il y a clairement la volonté d’humilier Israël à travers cette décision », a regretté le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur Franceinfo, vendredi. « Tout ce qui entrave une solution politique n’est pas forcément le bienvenu à l’heure actuelle », a déclaré le député macroniste Sylvain Maillard sur la même antenne. La guerre à Gaza, déclenchée après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 victimes, est entrée dans son quatorzième mois et a fait plus de 43 000 morts palestiniens.

Le député Les Républicains Philippe Juvin s’est interrogé sur la légitimité de la Cour pénale internationale (CPI), dont la France est Etat partie depuis sa mise en place en 2002. « Qui ne voit pas la dérive très inquiétante des institutions internationales qui font de la lutte contre Israël un point commun de tous ces gens qui, au fond, n’exercent pas la démocratie dans leur propre pays ? », a-t-il déclaré sur Sud Radio.

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« Criminel de guerre »

L’annonce de la Cour a reçu un tout autre accueil à gauche. « La décision de la CPI contre Nétanyahou et Gallant est la conséquence incontestable de leur stratégie d’annihilation, toujours à l’œuvre », a estimé sur X la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier. Pour Olivier Faure, le patron du PS, « cette décision doit conduire les pays occidentaux à interrompre immédiatement toute livraison d’armes qui servent à Gaza ». « Nétanyahou est un criminel de guerre désormais activement recherché », s’est félicité la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, sur X.

Le gouvernement de son côté avait dans un premier temps rappelé que la « lutte contre l’impunité » avait toujours été une « priorité » pour Paris. Vendredi, le porte-parole du ministère des affaires étrangères « a pris acte » des mandats d’arrêt et rappelé « l’attachement [de la France] au travail indépendant de la Cour », sans préciser explicitement si la France, contrairement à ce qu’ont affirmé d’autres pays européens, procéderait à l’arrestation des personnes mises en cause si elles se rendaient sur son territoire.

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