samedi, mai 18
Un homme se tient sur une maison qui a été détruite par une frappe aérienne israélienne, dans le village de Hanine, au sud du Liban, le jeudi 25 avril 2024.

C’est la troisième année de suite. Le Parlement libanais a décidé jeudi 25 avril de reporter des élections municipales prévues en mai, en raison des violences dans le sud du pays entre le Hezbollah et Israël. Ces élections municipales étaient initialement prévues en 2022. Les deux reports précédents avaient été imputés à l’effondrement économique du pays.

Le Parlement « a approuvé une loi prolongeant le mandat des conseils municipaux (…) jusqu’au 31 mai 2025 au plus tard », a annoncé l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Aucune nouvelle date n’a été fixée. Le report a été décidé sur la base d’un projet de loi soulignant que « l’agression israélienne contre le Liban » rendait « la situation militaire, sécuritaire et politique compliquée ». Le président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah, avait estimé qu’il était impossible d’exclure le sud du Liban de la tenue du scrutin.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié. L’armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah. Ces violences ont fait 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais, ainsi que 72 civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP).

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Des reports de scrutins courants

Plusieurs blocs parlementaires ont contesté le report du scrutin, pour lequel ont notamment voté le Hezbollah pro-iranien et ses alliés. Le chef de l’influent parti chrétien des Forces libanaises, Samir Geagea, a dénoncé sur X le fait d’avoir « privé une nouvelle fois les Libanais d’une occasion d’élire de nouvelles autorités municipales ».

Le fonctionnement des municipalités a été largement paralysé au cours des derniers années en raison de l’effondrement économique. Le Liban est censé organiser des élections municipales tous les six ans. Le dernier scrutin local a eu lieu en 2016. Le report des scrutins était déjà courant au Liban avant même que le pays plonge, en 2019, dans la crise économique, doublée d’une crise politique.

Sans président de la République depuis novembre 2022, le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire chargé de gérer les affaires courantes. La classe politique, en place depuis des décennies, est tenue responsable par une grande partie des Libanais de l’effondrement économique qui les a fait basculer dans la pauvreté.

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Le Monde avec AFP

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