JUSTICE – Un grand-père jugé à Bourg-en-Bresse (Ain) pour inceste sur trois de ses petites-filles, dont une avait dénoncé les faits via une boîte aux lettres « Papillons », installée par une association, a été condamné ce lundi 23 septembre à douze ans de réclusion criminelle.
Un grand-père jugé pour inceste grâce à un mot déposé par sa petite-fille dans une boîte aux lettres
« Aucune peine ne pourra jamais être à la hauteur des souffrances que vous avez causées à de très jeunes enfants qui étaient à votre merci », a estimé le président de la cour criminelle Antoine Molinar-Min. Cette peine, en deçà des 15 ans ferme requis par l’avocate générale Sandra Coelho, est assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire.
Le prévenu de 73 ans était jugé à huis clos pour viol et agressions sexuelles sur une de ses petites-filles (celle qui avait brisé le silence), âgée de 13 ans aujourd’hui, et pour agressions sexuelles sur deux cousines de cette dernière lorsqu’elles étaient mineures.
Condamné pour viol et agressions sexuelles
Le grand-père a reconnu les attouchements sur les trois mais nié le viol. La cour l’a cependant reconnu coupable des deux chefs. Après l’annonce du verdict, les avocates des parties civiles ont exprimé à l’AFP leur satisfaction.
L’affaire a été particulièrement médiatisée en raison de la nature du canal utilisé par l’une des petites-filles en juin 2022 pour dénoncer ce que son grand-père lui faisait subir depuis deux ans.
Elle a 10 ans lorsqu’une boîte aux lettres de l’association Les Papillons, visant à libérer la parole des enfants victimes de violences, est installée dans son école primaire à Vonnas, dans l’Ain.
Procès à huis clos
Le jour-même de son installation, elle y glisse un petit mot sans équivoque : « Il me toucher la parti du bas et la parti du haut et aussi il métait sa partie du bas dans ma parti du bas et moi j’ai essayé de menlever mais il voulait pas (sic) », avait écrit la fillette sur ce papier que l’AFP a pu consulter.
La décision de tenir le procès à huis clos avait été justifiée par le besoin, selon la cour, de « protéger » les victimes face à l’emballement médiatique. Mais elle avait été mal accueillie par les parties civiles. La mère de la victime a finalement dit à la presse « comprendre » cette décision.
Pour l’association Les Papillons, qui recense 350 boîtes aux lettres dans des écoles (du primaire au lycée), ce procès est la « preuve que les enfants attendent qu’on leur tende la main », selon son président Laurent Boyet.
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