mardi, octobre 15

Sophie Binet a critiqué ce mardi matin sur TF1 la politique industrielle d’Emmanuel Macron, responsable selon elle de la potentielle cession de Doliprane à un fonds d’investissement américain.
« La situation de Sanofi et du Doliprane c’est le symbole de l’échec total de la politique industrielle d’Emmanuel Macron », a assuré la secrétaire générale de la CGT.

La cession potentielle de Doliprane par Sanofi à un fonds d’investissement américain, un échec de plus pour Emmanuel Macron, a estimé ce mardi sur TF1 la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. « La situation de Sanofi et du Doliprane c’est le symbole de l’échec total de la politique industrielle d’Emmanuel Macron », a-t-elle assuré. « Le scandale de la stratégie industrielle du gouvernement, c’est qu’elle consiste à donner les pleins pouvoirs aux multinationales. Et là, en l’occurrence, on a une multinationale qui considère qu’elle peut faire la pluie et le beau temps », a-t-elle affirmé.

La syndicaliste a critiqué la soif de rentabilité de Sanofi, l’accusant de vouloir céder une partie de la production du Doliprane pour gagner plus. La production du médicament est « très rentable », a estimé Sophie Binet, citant un coût de production de 15 centimes par boîte pour une vente en pharmacie de 2 euros, mais « cela ça ne suffit pas à Sanofi dont la stratégie c’est de dégager toujours plus de cash pour les actionnaires », a-t-elle ajouté, faisant remarquer que plus de 4 milliards d’euros avaient été distribués aux actionnaires en 2024. Aussi, Sanofi a bénéficié de « un milliard de crédits impôt recherche en 10 ans » tout en divisant « par deux les effectifs en France, notamment des emplois de chercheurs », a-t-elle affirmé. Plusieurs raisons pour lesquelles Sophie Binet appelle à « conditionner les aides publiques aux entreprises ».

Binet dénonce « une proximité très grande avec la direction de Sanofi et le pouvoir »

« Le scandale est là, et on a un gouvernement, un Etat, qui laisse les rênes à Sanofi (…). Peut-être aussi parce qu’il y a une proximité très grande avec la direction de Sanofi et le pouvoir », a-t-elle ajouté. « Le président de Sanofi (Frédéric Oudéa) est le mari d’une ancienne ministre (des Sports Amélie Oudéa-Castéra, ndlr). Cela aide à avoir des relations proches avec la macronie », a-t-elle affirmé tout en se défendant de sous-entendre l’existence d’intérêts personnels dans le dossier.

Le groupe pharmaceutique français a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d’investissement américain CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public, Opella, qui commercialise le médicament Doliprane, suscitant de vives inquiétudes sur les conséquences pour la souveraineté sanitaire et les 250 emplois de l’usine de Lisieux, en Normandie.


J.F.

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