mardi, juillet 2

Tout au long d’une vie ponctuée de drames intimes, Joe Biden s’est mis au service de son pays. Comme sénateur, vice-président et enfin en tant que président des Etats-Unis. Ce parcours exemplaire lui a permis de prendre la mesure comme personne de la fragilité des institutions. A commencer par celles de son propre pays, où un ex-président fomenteur, le 6 janvier 2021, d’une tentative de coup d’Etat, Donald Trump, aspire à revenir à la Maison Blanche en promettant ouvertement de mettre au pas les contre-pouvoirs, et à se venger de tous ceux qui se sont dressés contre lui.

Comme Joe Biden ne cesse de le répéter, et à juste titre, la démocratie sera en jeu dans les urnes le 5 novembre, jour de la présidentielle américaine. Ce constat doit le contraindre à un indispensable examen de conscience après sa prestation catastrophique lors du débat avec son rival républicain, qui s’est tenu jeudi 27 juin. Le président démocrate en avait souhaité l’organisation, très en amont de l’élection. Sans doute pour mettre en évidence l’enfermement dans ses mensonges de Donald Trump, devenu, en mai, le premier ancien président condamné au pénal de l’histoire des Etats-Unis pour une sordide histoire de falsification comptable et qui doit encore répondre de ses errements les plus graves.

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Cette confrontation devait aussi lever les interrogations insistantes à propos de l’état de santé du plus vieux locataire de la Maison Blanche, alimentées ces derniers mois par de nombreux signes de faiblesse. Mais à cause du spectacle douloureux offert par un Joe Biden éteint, confus parfois jusqu’à l’incohérence, la campagne présidentielle tournera désormais exclusivement autour de son âge, éclipsant le danger réel représenté par Donald Trump.

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Après le débat se pose la question du maintien de la candidature de Joe Biden, et la réponse est négative. Son retrait constituerait un saut dans l’inconnu, même si les talents démocrates ne manquent pas, mais un devoir de vérité s’impose. A l’entourage du président sortant, qui a réduit au silence jusqu’à présent les interrogations les plus légitimes. Au Parti démocrate, loyal jusqu’à l’aveuglement, qui pourrait être balayé au Congrès dans le cas d’une débâcle présidentielle. Cette introspection est due aux électeurs, qui pourront mesurer par eux-mêmes les effets dévastateurs du débat au cours des prochaines semaines, dans les intentions de vote comme dans les collectes de fonds de campagne.

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La virulence des régimes autoritaires et illibéraux, le retour de la guerre sur le sol européen et sa poursuite au Proche-Orient, la menace globale autant qu’inédite représentée par les dérèglements climatiques : les impératifs ne manquent pas pour que chacun, au sein des démocraties, place l’intérêt commun au-dessus des considérations personnelles.

Le Monde

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