lundi, juillet 8

Au Québec, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le nord de la province, est réputée pour son fjord, ses forêts et ses bleuets (myrtilles). Elle devrait bientôt l’être aussi pour un « mégaparc » éolien : mercredi 3 juillet, Hydro-Québec, la société publique québécoise productrice et fournisseuse d’électricité, a annoncé être parvenue à une entente avec des communautés autochtones et des municipalités. Avec une capacité de 3 000 mégawatts et une superficie de 5 000 kilomètres carrés, ce projet deviendra le deuxième plus grand parc éolien au monde, derrière celui de Jiuquan, en Chine. Neuf milliards de dollars canadiens (6,2 milliards d’euros) y seront investis alors que de premiers équipements pour collecter des données sur la qualité du vent seront installés courant août et qu’une période de consultation publique débutera. De premières éoliennes pourraient voir le jour dans la zone avant 2030, confirme l’entreprise publique.

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Pour Hydro-Québec, ce « mégaparc » constitue une étape importante dans la concrétisation de sa stratégie de développement, qui prévoit l’ajout à son réseau de 10 000 mégawatts de nouvelles capacités éoliennes d’ici à 2035. Le groupe public, connu pour la construction et la gestion de centrales et de barrages hydroélectriques, s’était tenu jusqu’à présent à l’écart de la production d’énergie éolienne, la laissant à des acteurs privés. Mais, le 30 mai, son PDG, Michael Sabia, a confirmé ouvrir son entreprise à la construction et à la gestion de parcs éoliens. Cette énergie est dorénavant la « locomotive », a affirmé le dirigeant, de l’expansion d’Hydro-Québec pour répondre à la demande croissante d’électricité. « Au Québec, nous avons beaucoup d’espace, et souvent pas beaucoup de personnes, donc cela rend faisable le développement de ces parcs, d’un niveau industriel », a fait valoir M. Sabia par ailleurs.

Derrière ces chiffres, il y a aussi une entente inédite entre le producteur d’électricité et deux communautés autochtones, dont les terres accueilleront les éoliennes, les Atikamekw et les Pekuakamiulnuatsh. Toutes deux, ainsi qu’un regroupement de municipalités, seront actionnaires à 50 % du projet, tandis que l’autre moitié sera détenue par Hydro-Québec, selon le communiqué de presse. Pour Viviane Chilton, cheffe du conseil des Atikamekw de Wemotaci, « ce partenariat représente non seulement une opportunité de développement économique significative pour notre communauté, mais aussi une contribution importante à la transition énergétique du Québec ». Le partenariat a été entériné par le gouvernement québécois le 12 juin.

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