jeudi, octobre 24

Michel Barnier va-t-il dégainer un 49.3 pour faire passer son projet de budget? « Le plus tôt c’est le mieux », a estimé ce mercredi 23 octobre l’ancien ministre du budget macroniste Éric Woerth, alors que le gouvernement a évoqué la question en Conseil des ministres.

« Je n’ai pas la même opinion qu’une partie de mes collègues, je pense que le plus tôt c’est le mieux », a assumé le député de l’Oise devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).

La copie initiale du gouvernement prévoit 60 milliards d’économies réparties théoriquement entre 20 milliards de nouvelles recettes et 40 milliards de baisses de dépenses. Mais « il a été dénaturé en commission (et) sera dénaturé » par l’Assemblée nationale dans l’hémicycle in fine a estimé Éric Woerth lors d’une conférence de presse.

Étudié en ce moment dans l’hémicycle, le projet de loi a déjà subi une première réécriture importante par rapport à la copie initiale mardi soir, les députés décidant contre l’avis du gouvernement de pérenniser une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.

« La France, elle n’a pas le temps »

Éric Woerth s’attend à ce que le texte soit encore très largement réécrit par des coalitions d’oppositions. « On serait peut-être amenés à voter contre notre propre texte. On l’a déjà fait une fois en commission, on peut toujours le refaire, mais au fond, est-ce qu’on a gagné du temps? Je ne suis pas sûr. La France, elle n’a pas le temps », a-t-il argué, plaidant pour le gouvernement recoure au 49.3.

L’arme constitutionnelle permet de faire passer le texte sans vote, sauf adoption d’une motion de censure, mais aussi de choisir les amendements qu’il retient.

« Ce projet de budget, ce n’est pas un projet structurant, c’est une réponse à notre problème lancinant de finances publiques. C’est une réponse adaptée en volume et qui grosso modo fait une répartition de l’effort entre recettes et dépenses à peu près acceptable », a développé Éric Woerth, ancien président de la commission des Finances.

« Donc, allons-y. Pourquoi rester exposé sur ce qui nous divise tant ? », a-t-il appelé. « Et si certains veulent censurer le gouvernement, et bien qu’ils le censurent. Je pense qu’il faut vraiment réapprendre à oser », a-t-il poursuivi.

Article original publié sur BFMTV.com

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