Près de deux semaines après l’attentat meurtrier de Solingen, au cours duquel trois personnes ont été tuées à l’arme blanche par un réfugié syrien radicalisé, l’Allemagne a été à nouveau secouée par une attaque qualifiée de tentative d’attentat « terroriste », jeudi 5 septembre. Un homme identifié comme un jeune Autrichien de 18 ans, armé d’un fusil à baïonnette, a été abattu par la police dans le centre-ville de Munich, peu après 9 heures du matin. Celui-ci avait ouvert le feu à proximité du consulat général d’Israël, et du centre de documentation sur le nazisme, un lieu ouvert en 2015 et consacré aux origines locales du mouvement national socialiste.
La police munichoise a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il s’agissait « probablement » d’un projet d’« attentat » contre le consulat général d’Israël. Elle soupçonne le tireur d’avoir délibérément choisi d’agir le jour commémorant la prise d’otage meurtrière des jeux olympiques de Munich, en 1972. Une opération menée par un commando palestinien, au cours de laquelle onze athlètes israéliens, un officier de police bavarois et cinq des huit preneurs d’otage ont péri. Le consulat israélien avait d’ailleurs fermé ses portes jeudi pour une cérémonie du souvenir.
« Nous devons partir du principe qu’un attentat contre le consulat d’Israël était probablement prévu ce matin », a déclaré à la presse le ministre de l’intérieur de l’Etat régional de Bavière, Joachim Herrmann, selon des propos rapportés par l’Agence France- Presse (AFP). « Actuellement, nous supposons qu’il s’agit d’un attentat terroriste visant également le consulat général de l’Etat d’Israël », a déclaré la police de Munich dans un communiqué en fin de journée.
Propagande en faveur de l’Etat islamique
Plusieurs médias allemands ont annoncé dans la journée que l’homme, qui résidait à Salzbourg, était connu des services de sécurité, et était déjà identifié comme « islamiste », ce qu’ont ensuite confirmé les autorités autrichiennes. Alertées par la propagande qu’il diffusait en faveur de l’organisation Etat islamique, celles-ci avaient ouvert l’an dernier une enquête, ensuite abandonnée. Mais l’individu faisait toujours l’objet d’une interdiction de port d’armes. Selon le journal Die Zeit, il serait d’origine bosniaque.
Les autorités n’ont pas pour l’instant formellement confirmé l’hypothèse d’une attaque ciblant le consulat d’Israël, ni son éventuel caractère antisémite. Les réactions politiques ont toutefois pris la forme de messages de soutien à la communauté juive et de dénonciation de l’antisémitisme. « La réaction rapide des forces d’intervention à Munich a peut-être permis d’éviter des horreurs aujourd’hui, a écrit le chancelier, Olaf Scholz, sur son compte X en fin de journée. L’antisémitisme et l’islamisme n’ont pas leur place chez nous. »
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