dimanche, mai 19
Le président français, Emmanuel Macron, à l’université de la Sorbonne, avant son discours sur l’Europe, le 25 avril 2024.

Un défi évoqué à de multiples reprises. Mais jamais décrit comme un dossier prioritaire de la future mandature européenne. Alors que, depuis quelques jours, l’Elysée faisait monter la pression sur ce discours destiné à « orienter et peser sur le prochain agenda stratégique de l’Union européenne [UE] », le président de la République n’a parlé qu’en filigrane des enjeux climatiques et environnementaux, jeudi 25 avril, à la Sorbonne.

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« On a beaucoup entendu critiquer le Green Deal [le Pacte vert européen, ensemble de textes votés depuis 2019] (…) Mais l’Europe est le seul espace politique au monde qui a planifié ses transitions », s’est d’abord félicité le chef de l’Etat, sans mettre en débat de nouvelles propositions pour atteindre la baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, objectif affiché des Vingt-Sept.

Dans le grand amphithéâtre, M. Macron a préféré esquisser les enjeux climatiques en les intégrant à d’autres défis, notamment ceux de l’énergie, de la compétitivité et de la production. Après avoir agi pour « nous défaire de notre dépendance aux hydrocarbures russes », l’UE doit poursuivre le « déploiement du renouvelable et du nucléaire » pour construire « l’Europe de l’atome ».

« Plus vite nous ferons la transition, plus vite nous retrouverons cette compétitivité prix », a-t-il espéré tout en demandant d’investir dans les interconnexions électriques en Europe. « C’est ce qui fera de l’Europe une véritable puissance électrique, une Europe de la libre circulation des électrons décarbonés, peu importe qu’ils viennent du renouvelable ou du nucléaire. »

Pas de nouvelles idées concrètes

Tout en multipliant les références aux technologies ou à l’industrie « vertes », le chef de l’Etat a espéré que l’Europe soit un jour le premier « continent zéro plastique » et a chanté les louanges de la biodiversité, « un trésor que nous avons reçu en héritage et que nous allons transmettre ». Même s’il a fait une avancée sur un sujet très attendu par les acteurs de la cause climatique, le financement, sur lequel il faudrait un « grand plan d’investissement collectif budgétaire » et même une politique monétaire intégrant des « objectifs de décarbonation », il n’a pas dévoilé de nouvelles idées concrètes.

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Cette imbrication des enjeux climatiques dans d’autres dossiers reflète l’analyse développée par M. Macron et ses proches sur la scène française. Depuis plusieurs mois, et notamment depuis la crise agricole du début de l’année, l’Elysée considère qu’il faut décrire les opportunités économiques créées par la transition écologique en évoquant le moins possible les contraintes, afin de ne pas alimenter le populisme d’extrême droite.

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