dimanche, mai 19

Selon une enquête réalisée par le ministère des solidarités, en 2021, près de deux cent mille personnes dormaient ou vivaient en centre d’hébergement d’urgence parce qu’elles n’avaient pas de domicile fixe. Parmi elles, 9 % ont 50 ans et plus, et leur espérance de vie est très largement inférieure à celle de la moyenne française. Alors qu’un plan d’urgence a été annoncé mardi 23 avril par le gouvernement pour venir en aide aux Ephad, qui rencontrent de grandes difficultés financières, il nous semble important de ne pas oublier nos aînés qui vieillissent aussi dans des établissements qui, eux aussi, manquent de moyens.

Si la grande pauvreté accélère le vieillissement, elle rend aussi plus fréquemment malade. Maladies chroniques, insuffisance rénale, hypertension, diabète, obésité, troubles psychologiques, ces maux de la misère fragilisent et requièrent des attentions particulières. Pourtant, les personnes accueillies dans les centres d’hébergement d’urgence ou de stabilisation vieillissent dans des bâtiments non adaptés et encadrés la plupart du temps par des professionnels non formés aux spécificités de la maladie et aux conséquences du vieillissement. Ces travailleurs sociaux sont dépourvus de compétences médico-sociales.

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Les moyens financiers attribués aux associations ne prennent pas en considération l’évolution démographique du peuplement de ces structures réservées aux plus pauvres. Ils se concentrent sur le simple toit, l’alimentation et l’accompagnement social. Cela ne suffit pas. « Bien vieillir », atteindre cette ambition de dignité et de paisible longévité portée au plus haut de l’Etat par Aurore Bergé le 17 novembre 2023, doit être accessible à toutes et tous. Y compris à celles et ceux qui n’ont tout simplement pas les moyens de se soigner, ni d’être soignés et qui peuvent, compte tenu de leurs faibles ressources financières ou de leur situation administrative, difficilement accéder aux établissements spécialisés tels que les Ehpad.

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Pour ces raisons, il est nécessaire d’adapter les structures d’accueil aux difficultés rencontrées par les personnes âgées en situation de précarité, en adaptant par exemple les chambres avec des barres de redressement dans les sanitaires, en privilégiant les douches à l’italienne et les sols antidérapants dans les pièces humides, en choisissant du mobilier adapté, en donnant la part belle aux espaces collectifs.

Accompagnement social par le soin et financements publics

En sus, l’accompagnement actuellement proposé à la personne âgée en situation de précarité nécessite d’être complété. Avec le temps qui passe, le vieux pauvre, pour ne pas devenir un pauvre vieux, a besoin comme tout un chacun d’être aidé dans les gestes de la vie quotidienne et de vivre en société pour subsister. Faire sa toilette, se sustenter ne sont pas toujours choses aisées.

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