lundi, septembre 23

On l’appelle « l’autoroute électrique ». Elle pourrait, un jour, permettre de recharger la batterie d’un véhicule électrique en roulant. Invisible aux yeux des automobilistes, le dispositif fonctionnerait par induction, installé à une dizaine de centimètres sous l’enrobé, dans l’axe longitudinal de la voie de droite. Il sera expérimenté en 2025 sur l’A10, au sud-ouest de Paris, sur un tronçon de 2 kilomètres à hauteur de Saint-Arnoult-en-Yvelines.

Dans le cadre d’un appel à projets de la banque publique Bpifrance, le concessionnaire Vinci Autoroutes a été retenu avec l’université Gustave-Eiffel et l’industriel Hutchinson pour déterminer la rentabilité énergétique de ce système qui existe sur des routes nationales, en Suède. Le test français, chiffré à 26 millions d’euros, est financé par l’Etat.

« La route assure 87 % des déplacements de personnes et de marchandises. Même dans le scénario le plus optimiste de report sur le ferroviaire, elle représentera plus de 75 % des déplacements en 2050. C’est donc la route qu’il faut décarboner », avance Christophe Hug, directeur général adjoint chargé de la politique environnementale de Vinci Autoroutes. « C’est particulièrement vrai sur l’autoroute, où les camions émettent 45 % des gaz à effet de serre en raison de leur plus grand nombre, contre une moyenne de 25 % sur l’ensemble du réseau routier français », souligne-t-il.

Champ magnétique

L’objectif de la recharge par induction est d’espacer les arrêts nécessaires à la recharge depuis une borne fixe et de diviser par deux, voire par trois, la taille des batteries. « Ce n’est pas un gadget technologique », tient à préciser Louis du Pasquier, directeur des mobilités décarbonées de Vinci Autoroutes. Des bobines de cuivre enterrées et alimentées par le réseau électrique émettent un champ magnétique qu’un capteur installé sous le châssis du camion transforme à nouveau en électricité. « A 200 kilowatts de puissance, on pourrait recharger 50 % de la batterie d’une voiture en roulant dix minutes sur la voie de droite », explique M. du Pasquier.

« C’est extrêmement séduisant, car on s’affranchirait ainsi des contraintes de recharge sur autoroute, tout en réduisant les besoins en matériaux critiques entrant dans la fabrication des batteries », s’enthousiasme Virginie Delcroix, directrice du développement durable de Geodis, filiale logistique de la SNCF. Sous réserve d’harmoniser les technologies en Europe. Vinci Autoroutes, au même endroit sur l’A10, va tester une deuxième solution consistant à charger la batterie en reliant le camion à un rail plat fixé sur la chaussée, par l’intermédiaire de patins rétractables. Un système signé Alstom, en service sur les tramways de Tours et de Bordeaux.

Il vous reste 15.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version