L’Autorité de la concurrence a donné son accord, lundi 19 août, à la prise de contrôle totale par Bouygues Telecom de l’opérateur de téléphonie mobile La Poste Telecom, détenu à 51 % par le groupe La Poste et à 49 % par SFR.
L’autorité indépendante, qui « a écarté tout risque d’atteinte à la concurrence lié à l’opération sur les marchés concernés », l’y autorise donc « sans conditions », écrit-elle dans un communiqué.
Cependant, ce rachat nécessite encore l’aval de SFR, engagé à fournir le réseau de La Poste Telecom jusqu’à la fin de 2026, et qui dispose d’un droit de préemption lui permettant de racheter les parts en vente en priorité.
Le régulateur précise avoir été notifié par Bouygues Telecom de son projet de rachat de La Poste Telecom le 12 juillet, cinq mois après que la filiale du groupe Bouygues a annoncé être en négociations exclusives pour prendre le contrôle à 100 % de l’opérateur virtuel. L’accord prévoit aussi que La Poste garde la maîtrise de la distribution de la marque au sein des bureaux de poste.
Le groupe public souhaite profiter de la bonne santé de l’opérateur mobile pour récupérer les fruits de ses investissements au moment où il a besoin d’argent pour financer la transformation de son activité dans le courrier : avec 2,3 millions de clients, La Poste Mobile a dégagé, en 2023, un bénéfice record de 22 millions d’euros.
« Parts de marché limitées de La Poste Telecom »
L’Autorité de la concurrence « a considéré que l’opération n’est pas de nature à porter atteinte à la concurrence », « en raison des parts de marché limitées de La Poste Telecom », selon le communiqué. Elle affirme aussi avoir « tenu compte de la concurrence exercée principalement par les MNO (principaux opérateurs de téléphonie) concurrents de Bouygues Telecom : Orange, SFR et Free [l’opérateur détenu par Xavier Niel, membre du conseil de surveillance du Monde] ».
Elle ajoute enfin avoir « écarté le risque » que Bouygues Telecom ne dégrade ou refuse l’accès à son réseau aux opérateurs virtuels (ou MVNO) concurrents de La Poste Telecom, qui ne disposent pas d’infrastructures et louent les réseaux des mastodontes du secteur.